En cette période automnale les courses pleuvent : 20 kil de Paris, Marathon de Chicago, Marathon de Berlin, et j’ai du en oublier un paquet. A chaque fois que j’ouvre Facebook je vois un déluge de photos de potes qui se préparent à courir ou qui posent fièrement avec une médaille. Sans compter celles des séances d’entrainement du Samedi, maintenant shootées régulièrement par un coureur avec un excellent oeuil de photographe (ici sur Instagram, et gui fav sur FB).
Ce week-end c’était le marathon d’Amsterdam. Là aussi, pas mal de coureurs de mon écosystème amical et sportif. Il a ceci d’intéressant qu’il est très plat, ne nécessite pas de passer par un tour operator, donc on peut y aller en groupe avec des potes sans dépenser 1000 balles par tête et organiser un hébergement convivial.
Mon plan initial était de claquer une perf mais évidemment ma tendinite déclenchée après mes excès (d’entrainement) au Lac de Come en Juillet a sévèrement réduit mon nombre de sorties cet été. En fait, depuis le 3 Juillet, j’ai couru exactement … 4 fois.
Nous étions un groupe de 12 personnes avec au moins 5 participants au marathon, et puis entre la tendinite de Philippe, les problèmes de hanche de David, le genou d’Arnaud, l’absence de Carlos et le manque d’expérience d’Anthony, nos ambitions se sont réduites comme peau de chagrin. David a craqué le premier et ouvert une brèche en expliquant qu’on pouvait convertir le dossard de marathon en dossard de semi, voire de 8 kilomètres.
Et ta tendinite, au fait ?
Ma dernière discussion avec mon kiné et son regard et son sourire narquois quand je lui au demandé Mercredi dernier, lors de la deuxième séance d’ondes de choc « Bon, vous me déconseillez donc formellement de courir le marathon ? » valent toutes les explications du monde. Même si, comme il a l’habitude des fortes têtes, il lâche « Vous êtes en début de traitement, alors si vous voulez faire une connerie, il vaut mieux la faire maintenant qu’à la 8ème séance. » Je discute avec lui le fait de courir le 8 K avec Suzana et il me dit que courir très lentement est pas une bonne idée non plus : les contraintes mécaniques redeviennent importantes quand on court à une vitesse anormalement lente. Moyennement convaincu, je me souviens que quand j’ai fait le Marathon de Paris avec Philippe en 4 :30 et quelques j’avais été surpris de voir ma dérive cardiaque. C’est peut être la raison, peut être pas …
Depuis plusieurs semaines, je me suis fait à l’idée que, non, je ne vais pas courir le marathon. Pas la 8k non plus mais alors quoi ? Je propose à Farouk de courir les 7 derniers kilomètres avec lui, ca peut être sympa? Mais en y réfléchissant je crains la logistique : attendre dans le froid au 35eme pendant une heure et écarquiller les yeux pour voir passer un pote qu’on a toutes les chances de rater, ça ressemble à une grosse galère à moins d’avoir super planifié le truc. A Paris, peut-être …
Et pourquoi pas courir un semi, tant qu’à faire ?
Et puis au moment de l’inscription, une pensée étrange se forme subitement dans ma tête. Arnaud et David ambitionnent de faire « moins de 2 heures » et subitement je me souviens avoir couru 15 bornes lentement sans aucune douleur cet été. C’était le faire de recourir vite sur un LMVL qui avait fait réapparaitre la douleur. C’était après 6 semaines de repos, là j’ai refait 6 semaines de repos, si je cours lentement, ça peut passer non ? D’un seul coup ma décision et ma stratégie sont définies : je vais faire le semi, lentement, et si la douleur apparaît, je jure, promet et crache que je me rue sur le métro le plus proche, et je vais courir avec mon téléphone histoire de ne pas me retrouver largué entre deux canaux si jamais j’ai une galère.
Mes camarades et mon épouse oscillent entre incrédulité, encouragement et légère anxiété voire désapprobation mais pour moi l’affaire est close. Arnaud me mettra de la « tape » et constatera en me manipulant un peu que mon tendon gauche est en gros plus épais de 50% que le droit. Une vraie tendinite, quoi, même si je n’ai pas mal du tout en ce moment.
Echauffement et objets connectés
La veille de la course Suzana et moi marchons en gros 20 kilomètres pour faire l’aller retour au village marathon. Depuis que Suzana est devenue une dévoreuse de bitume, mettre 90 minutes pour aller quelque part paraît assez normal finalement et en mode touriste ça prend tout son sens. Quelques images typiquement néerlandaises, avec mon prisme de touriste évidemment :
Le village est bondé et par terrible mais les néerlandais sont cool, comme d’habitude : pas de certificat médical nécessaire, et le changement de type de course prend exactement 65 secondes. Il y a du Mizuno et du Tata partout. Oui, c’est une société de services indienne qui sponsorise ce marathon (mais aussi celui de NY et de Londres me semble t’il) avec photo géante du grand patron qui explique qu’il court, et que ça l’aide à réfléchir et à prendre de bonnes décisions. Il a un parcours assez classique : il se met à courir sur le tard parce qu’il a des problèmes de santé, court son premier marathon en … 7 heures, et tourne actuellement en 5 heures, ce qui n’est pas une performance extraordinaire mais c’est le discours qu’il a autour qui est intéressant, il en parle dans ses interviews business, comme ici dans le FT.
Ce n’est pas moi qui le contredirai, même si en voyant plein d’indiens sur le parcours du semi et train d’ahaner et de souffrir je me demanderai si ils le font parce qu’ils en ont envie ou si c’est pour faire plaisir au patron, voire même obligatoire … Le sport sponsorisé par l’entreprise, je suis à fond pour mais le dépassement de soi pour faire plaisir au chef, non. Même si je suis peut-être mal placé pour en parler :-).
Quand à la tagline « vous êtes tous des super héros » avec possibilité de faire sa propre photo en superman volant, je déteste, et tout ce discours sur l’héroïsme me fait grave chier. On court pour se faire plaisir et aussi pour se dépasser, mais ça ressort de l’intimité de chacun, et dans le genre, il y a bien plus héroïque que de courir. Etre fort pour être utile, la petite musique de Movnat me revient en tête.
Une chose intéressante sur le salon : une startup (Arion – ne cherchez pas sur le web, il n’y a aucune info) qui développe une semelle comportant des capteur de pression et des accéléromètres et qui envoie toutes les infos vers votre smartphone puis vers un site web qui va analyse en temps réel les appuis, la pronation etc. Ce qui est intéressant c’est la dimension « temps réel » et « in vivo ».
Comme Véronique Billat a pu faire des mesures sur un marathon complet avec des capteurs embarqués il y a quelques années, pour l’aspect cardiovasculaire, là le peut savoir pendant sa course comment sont sa foulée et ses appuis. Un super outil d’entrainement à mon avis, mais vous savez que je suis un gros geek.
En tous cas j’ai testé et ça m’a bien rappelé comme la proprioception est trompeuse et a besoin d’une boucle de rétroaction cognitive quand on n’est pas un grand athlète : essayant volontairement d’être « full avant pied » force est de constater que mon talon touche le sol quand même de temps en temps. Bon, je cours avec des Monsieur Moustache qui sont une variation sur les Converse mais en cuir, ce qui n’est pas non plus idéal pour faire un sprint. On verra si ils s’en sortent, je laisse ma carte et papote un peu avec des idées des startup dans la tête.
(Edit : après un peu de recherche forcenée sur le web, j’ai trouvé le lien vers la société, pour ceux que ça intéresse. Ils sont aussi sur FB)
No stress
Une veille de course sans enjeu c’est assez cool. Je n’ai pas pris mon Garmin, j’ai même oublié de prendre un short, c’est du grand n’importe quoi. Je prépare des pâtes pour tout le monde, il y a certains rituels qu’il est difficile de ne pas pratiquer, et quelques bières et verres de vin ne font pas peur. En plus le semi démarre à 13h30 ?
Le jour J nous nous levons tranquillement, un vrai petit déjeuner totalement inutile pour moi mais en groupe il est difficile de faire cavalier seul tout le temps et pour le coup les temps de repas restent très structurants dans la vie du groupe.
Les femmes et un des garçons ont déjà terminé leur 8K quand nous allons prendre le métro pour rejoindre le lieu de départ.
Il fait quelques degrés et tombe une fine bruine, et je suis en mode « full tourist » : même pas de sac poubelle, pas de montre, un T shirt publicitaire pour ma société. L’écart est d’autant plus flagrant avec les habituels concurrents suréquipés. Dans un accès de geekerie incontrôlable je vais quand même rechercher mes identifiants sur mapmyrun et essayer de m’en servir pendant la course.
Let’s roll !
Quelques selfies débiles rendues possible par la présence du téléphone (qui miracle rentre dans la poche du short qu’Arnaud m’a prêté) et nous nous élançons ! Enfin, disons que nous partons en trottinant tranquillement sur une allure de base de 5 :50 au kilo.
Sensation étrange de se remettre à courir alors que ça fait si longtemps. Je ne sais pas du tout ce qui va m’arriver, je suis assez zen en fait. Je sais qu’au niveau cardio je suis très en deça de mes capacités, je suis content de retrouver quelques sensations et la vitesse raisonnable permet à la fois de papoter avec mes amis et de faire attention à ma posture.
Le parcours est OK sans plus. Ce qui est sur, c’est que c’est plat ! Par contre il y a régulièrement des rétrécissements et donc la foule qui se densifie et qui oblige à un slalom permanent, bien que nous soyons partis dans un sas correspondant à nos ambitions (1 :45).
Passé les premiers kilomètres on sent que les machines fonctionnent correctement. Et mon tendon, et le genou d’Arnaud, et la hanche de David. Anthony n’a mal nulle part mais il a couru son précédent (et premier) semi en 2 :20 donc lui c’est plutôt l’allure qui le met à mal.
Tout ça fait réfléchir et discuter sur l’aspect stressant (pour l’organisme) de cette discipline sportive, où finalement les enjeux principaux sont 1. Trouver le temps pour la charge d’entrainement et 2. Ne pas se blesser malgré la charge d’entrainement. Et cotoyant régulièrement maintenant des pros, je sais qu’il n’y a pas que les guerriers du dimanche qui se blessent, les champions aussi.
Mine de rien les kilomètres défilent, et à moment donné je réalise que nous sommes à mi-parcours. Les gens sur le bord de la route, un peu clairsemés, encouragent et applaudissent. Cela fait aussi ressortir cette d’absurdité sur le côté « truc incroyable et dépassement de soi, super-héros et compagnie ». Je cours comme si je faisais une sortie en endurance, et on m’applaudit comme si je faisais du 4 :20 au kilo, mais évidemment tout est relatif et surtout tout le monde s’en fout, sauf ceux dont c’est le métier. Et la personne obèse que je dépasse, qui souffle comme une locomotive et dont je me demande si ses articulations tiendront jusqu’au bout, est-elle héroïque même si elle va arriver en 2 :30 ?
Super-héros
La valeur qu’on tire de la course à pied, c’est de l’estime de soi et de l’ancrage dans le réel : la capacité à faire ce qu’on envie de faire, ce qu’on pense qu’on peut faire et un peu plus – à la fois être capable de planifier sa performance raisonnablement et ensuite se donner les moyens d’y arriver. Le regard des autres n’apporte pas grand-chose là dedans. Ca reste une assez belle métaphore (voire expérience) de la vie et des quelques règles qu’on a besoin d’appliquer dans ladite vie si on veut arriver à quelque chose.
Interlude business et métaphorique
Juste avant de partir Vendredi je participais à une réunion business dans laquelle la métaphore sportive filait, c’est le cas de le dire, à fond la caisse. A la fois dans les films promotionnels internes exaltant le défi et le dépassement de soi, en montrant des grands champions qui font des trucs incroyables (défi ! victoire ! réussite !) et qui ont cette capacité à faire pleurer. Ou en tous cas à nous mettre dans des états émotionnels pas possible, sans que j’aie vraiment trouvé une explication rationnelle et évolutionnaire à ça : peut être nos neurones miroirs nous font ressentir la même émotion que le gars qui marque un but en coupe du monde ou que Nadal qui gagne son 9ème Roland Garros.)
Ce qui dans un cadre managérial ressort évidemment de la manipulation émotionnelle de base (nous aussi on est des champions et on a des défis à relever) mais tant qu’à faire est quand même plus excitant qu’un tableau excel :-).
Mais aussi dans les métaphores utilisées pour expliquer le fonctionnement du service informatique où « le marathon c’est démodé » et maintenant « il faut faire du sprint ». Si Monsieur Tata (Natarajan Chandrasekaran de son vrai nom) entendait ça, il serait vexé ! Toc, on a côte à côte sur un Powerpoint une horde de marathoniens faméliques, des kenyans de 55 kilos tous mouillés à côté d’Usain Bold tous deltoïdes dehors. J’ai souvent vu ça sur des sites de muscu anti-course de fond : Vous préférez ressembler à qui ? le tout maigre ou le gros costaud ? hein ? allez, arrêtez de courir et venez lever de la fonte, bande de branleurs. En plus le « sprint » fait partie du vocabulaire informatique avec tout le champ lexical de l’agilité, sujet super à la mode dans ces périodes où tout accélère de plus en plus vite (ce qui est une vérité indéniable, pour le coup).
Bon même si les images parlent … en gros elles disent beaucoup de bêtises, comme les histoires de super-héros. Le marathonien comme le sprinter doit surtout passer 99,99% de son temps à s’entrainer. Certes, la course dans un cas dure 10 secondes et dans l’autre 2 heures mais ce n’est pas signifiant. C’est le travail, l’intelligence de l’entrainement et la capacité à se remettre en question qui comptent, et en plus bien loin derrière le potentiel génétique, le dopage et la chance (oui, j’ai lu des bouquins de Nassim Taleb et même si je ne comprends pas toutes les maths ça a influencé ma réflexion).
J’ai résisté à mon envie de faire des commentaires pendant la réunion, dont le sujet était tout autre voire à proposer un concours de burpees et j’ai resserré discrètement le nœud de ma cravate. La morale de tout ça c’est que l’activité physique et le rapport au corps est sans doute bien trop importants pour qu’ils soient ainsi dévoyé et c’est dommage de générer tous ces contre-sens et faux semblants mais qu’y puis-je.
Retour à la course
Après cette disgression dont ou pourra dire pour le sens romanesque qu’elle a eu lieu entre le 12ème et le 13ème kilomètre, revenons à notre course. Tout va toujours bien pour moi. En fait nous accélérons régulièrement et nous sommes désormais sur un 5 :20 / 5 :30 au kilo plus sympathique mais qui fait décrocher Anthony, bien trop couvert et dont je soupçonne le gouverneur central de réduire la puissance histoire d’éviter toute surchauffe. D’ailleurs par solidarité avec lui j’enlève mon T shirt, qui me faisait chier depuis un moment.
Nous continuons donc à trois, avec comme nouvelle target de voir nos épouses autour du kilomètre 17. Toujours trop de monde, toujours du slalom, des trottoirs, des flaques d’eau, avec maintenant des gens qui marchent (des indiens avec t shirt TATA pensais-je avec une certaine commisération …) mais aussi des crétins qui se prennent pour des champions olympiques qui vous crient de vous pousser pour les laisser passer. Hé, connard, tu sais que tu ne vas pas faire un podium, là, alors ferme là et apprends à slalomer, comme les copains !
Côté machinerie interne tout va à peu près bien. Une petite gène « pointue » sur le tendon à moment donné, une raideur de l’ischio à droite, mais surtout les psoas qui font un peu la gueule. A moment donné je dis à Arnaud « c’est cool, j’ai mal partout sauf au tendon, donc tout va bien ». En fait ce sont les douleurs de fatigue typiques d’une fin de … marathon, les cuisses raides et la foulée qui s’écrase.
On aperçoit les femmes quelques micro secondes le temps de faire une pitrerie.
Puis de perdre David qui a du mal à slalomer comme nous, et nous nous retrouvons tous les deux avec Arnaud, avec 4 bornes à faire pour finir. Comme nous sommes sur le parcours du marathon il y a encore les kilomètres indiqués (38 … 39 …) c’est un peu perturbant, il faut faire du calcul mental mais nous sommes maintenant à un petit 5 au kilo et tout file comme prévu.
Arrivée
L’arrivée dans le stade est grandiose – on a l’impression d’être un champion quelques secondes, mais les velléités de sprint héroïque sous les cris en délire de la foule sont vite remisées au rayon des fantasmes vu qu’il y a tellement de coureurs que c’est impossible de sprinter (note : j’ai jamais vu ça !!!). Nous bouclons notre semi en 1 :52, ce qui est mon temps au semi de Boulogne en 2011 et dont j’étais super fier à l’époque.
Brocante
Un peu comme les vieilles chaines hifi que j’ai vues cet après-midi au marché/brocante de la ville : des platines Dual, objet de désir intense quand j’avais 14 ans, et qui aujourd’hui voisinent des vestes en cuir usées à 30 euros, et que je pourrai sans doute acheter pour 10 euros.
Résultat des courses
Un super moment entre potes. On a déjà décidé de recommencer à Budapest l’année prochaine et avec moins de blessures siouplait 🙂
Une relativisation totale de la performance. Oui j’ai encore envie de courir, et de courir le plus vite possible, ça m’énerve quand je vois mes potes d’entrainement qui font moins de 3 :15 mais bon, tout le monde s’en fout, et je devrais m’en foutre plus. Même si je suis tout à fait à l’aise dans une recherche de performance personnelle, entre autres choses parce que je pense que c’est fondamentalement humain. Et qu’en ces temps de plus en plus machiniques s’occuper de son corps et essayer de lui faire donner tout ce qu’il peut me semble une excellente philosophie.
D’ailleurs une fois que nous aurons accès à toute l’intelligence humaine en se connectant sur le net via des nanorobots implantés dans notre cerveau (article ici), à quoi pourrons nous nous occuper pour nous dépasser – à part essayer de faire des trucs avec notre corps en utilisant notre cerveau (réflexion qui mérite un post entier … ) ?
Un grand plaisir d’avoir pu courir sans avoir mal. A voir ce que le kiné me dira demain, mais les deux jours qui ont suivi la course, malgré une marche intensive, n’ont pas déclenché de douleurs supplémentaires. Même si je réalise aussi que la douleur et la blessure sont des phénomènes totalement non linéaires et que mon cerveau, lui, bêtement me fait penser le contraire, ce con.
L’entrainement spécifique, c’est utile ! Même si au niveau caisse ça a été, les courbatures aux ischios que j’ai 48 heures après la course me le rappellent – sachant que d’habitude je cours régulièrement 20 ou 25 bornes sans avoir aucune courbature …
Et encore un post bien trop long parce qu’écrire 3233 mots sur cette course, c’est quand même gonflé !
Epilogue photographique …
beau récit !