Podcast passionnant sur « livin la vida low-carb » (épisode 538) – écoutez le si vous êtes anglophones.
Un cardiologue, qui a été très sportif, prend du poids petit à petit.
Ses patients, américains lambda, tous pré-diabétiques et en syndrome métabolique, viennent le voir avec des problèmes cardiaques. Il leur conseille, invariablement, la cure type : moins de gras, plus de glucides, un p’tit shoot de statines, 4 à 5 heures de cardio training par semaine; Ils reviennent le voir tous les trois mois et ça ne s’arrange pas vraiment : un peu plus de poids, un peu plus de triglycérides, un peu plus de cholestérol.
Il les admoneste : arrêtez de tricher par rapport à ce que je vous dis, nom d’une pipe ! Soyez plus rigoureux. Et hop, plus de statines, tant qu’on y est, pour assurer le coup. Allez voir mon nutritionniste et mon coach. Trois mois plus tard, même histoire. etc. etc.
Jusqu’au jour où il décide, inquiet par rapport à sa prise de poids, de s’appliquer le même régime. Lui, il sait qu’il ne triche pas … et rien ne s’arrange, comme pour ses patients. Merde alors.
Et là il tombe par hasard sur des promoteurs du lowcarb, des médecins aussi … se dit qu’il n’a rien à perdre à essayer, même si c’est contraire à ce qu’il conseille à ses patients depuis 30 ans, et …
Ca marche. « Aha moment » : ce que je conseille à mes patients, ça ne fonctionne pas !!! Il y a une autre méthode qui marche, mais on n’en parle pas.
Je passe sur les explication scientifiques. La candeur avec laquelle il explique le truc. La pression sociale « peer pressure » fait qu’il vaut mieux prescrire la même chose que les collègues plutôt qu’un truc différent fait sens, mais froid dans le dos aussi. Ce n’est pas la vérité qui compte, mais le consensus. Un bon sujet de psychologie évolutionniste (et comportementale, aussi). Pas de théorie du complot (même si on sait que les statines sont des blockbusters et qui si on commence à les conseiller pour les … enfants, au cas où … il doit y avoir un sacré lobbying derrière).
Bon en racontant ça j’ai un peu l’impression d’être dans la posture de l’inventeur du moteur à eau, ou de la fusion froide avec deux boites de conserves. C’est vrai qu’on se sent plus au chaud quand on pense la même chose que notre groupe de référence, que quand on revendique une posture différente : il fait froid dehors !
A mon avis, un immense moteur de la croyance religieuse (mais c’est un autre sujet)
Mais si on cherche un peu … il y a beaucoup de littérature scientifique sur le sujet, il suffit de chercher. Et surtout : on peut expérimenter soi-même. Changer d’alimentation, voir si on sent mieux ou moins bien, notre niveau d’énergie et de fatigue. C’est facile si on s’y intéresse (dit il après 24 heures de diète et une heure de course aujourd’hui, avec 10 fois 200 mètres en 42 secondes). Qu’est-ce qu’on a à perdre ?
Quand j’en parle, on me dit : impossible de ne pas manger à midi, je vais tomber dans les pommes, impossible de se passer de sucre, de pâtes, etc … et quand on essaye … c’est pas difficile. (Bon OK j’ai mes propres soucis avec la cigarette et le vin mais j’y travaille :-))
Instantanés en relation : la fille de mon beau-frère, obèse, qui va se faire faire une réduction de la taille de l’estomac pour maigrir. Pas mal de brésiliens à la maison en ce moment, croissants, pain, riz, jus de fruits divers … une montagne de glucides et des médocs de partout pour contrebalancer ça.
Et mon ami Gilles M qui m’appelle ce soir pour me dire qu’il est passé au petit déj avec oeufs, avocats, huile d’olive, qu’il m’a vu pratiquer avec beaucoup d’incrédulité lors des séjours à la maison … et qu’il vient de se faire un bilan lipidique et que, bien, c’est pas pire qu’avant. C’est pour lui que j’ai écrit le post. Il aura peut-être un commentaire à faire …
Remarque il n’y a pas que dans ce domaine où le « conventional wisdom » doit l’emporter sur la vérité. Cela fout la trouille d’ailleurs surtout en matière de santé.
Cela dit pour moi ce matin après mon WOD (pompes + swing poids du corps) c’était maquereau agrémenté de curcuma gingembre plus un demi avocat + thé vert japonais. Et zouuu j’ai la pêche pour toute la journée. A midi c’est IF (Intermittent fasting). Depuis que j’ai arrêté la course à pied j’ai une de ces pêches !! Limite si je ne vais pas prendre le départ de NY pour le fun… 😉
Une dernière chose. je discutais avec un ami de mon père, âgé de 70 ans. Il me disais que la santé ce n’était pas terrible car il avait un taux de cholestérol élevé. Alors je lui ai dit « ton médecin te prescrit des statines et tu as arrêté de manger gras! ». Dans le mille ! Par ailleurs il avait été contraint d’arrêter le sport car il avait des problèmes de circulations et des douleurs aux jambes. Tiens donc… une simple recherche sur le net sur les effets secondaires des statines sur les sites anglo saxons et tu tombes juste. Je ne lui ai rien dit car qui suis je pour lui? Je n’ai pas de blouse blanche ni légitimité à lui dire qu’il faisait fausse route. J’ai compati c’est tout.
Le pire dans tout cela – quelle ironie ! – c’est qu’à la fin de la conversation il me dit. « C’est bizarre je ne comprends pas, ma belle mère elle ne se prive de rien et mange plein de plats en sauce et adore le gras. Et bien elle n’a aucun problème ! » 🙂 Tu m’étonnes ! J’ai quand dans l’idée de lui envoyer le livre « Cholesterol, mensonges et propagande »…mais la vraie question est la suivante : le lira-t-il? En d’autres termes, est-ce que l’effet blouse blanche de son médecin prendra-t-il toujours le dessus maintenant qu’il est engagé à suivre cette mauvaise prescription?
Je suis le Gilles en question.
Il y a 6 mois je m’incruste chez Philippe et participe joyeusement à ses petit déjeuner copieux d’oeufs au plat, noix en tout genre, herbes du jardin (suspendu)… Pas une tranche de pain à l’horizon !
Heureusement, tout ça est arosé de café noir à volonté. Le déjeuner est frugal mais au diner, Pardon ! On met le paquet. Grillades et fromages et charcuteries.
Mais pas de pain.
Ni de pâtes
Ni de riz.
Moi, en termes de gout, ça me convenait plutôt.
Alors, j’ai pris le pli
Low carb ? Je me lache sur le reste. Et on verra après.
Six mois ont passé. Je n’ai plus que mes deux tartines beurrées du matin comme dose rapide de sucre a part les fruits.
Et le reste, c’est tout à volonté. Et les lipides ! On peu dire que je me suis lacher.
Le jour du bilan lipidique bi annuel arrive. Je préviens mon généraliste pour qu’il ne tombe pas de l’armoire
-Surprise ? Surprise ?
– On verra bien !
Et ben, la surprise, c’est que mon taux de cholestérole est sagement resté dans les clous.
Gilles 50 ans