Le pied est hésitant. Le dos voûté, la main qui tient la canne tremble un peu, et le mur à coté des marches est bienvenu pour apporter un appui que les jambes ne donnent plus vraiment. La fragilité sur cet acte banal et quotidien, parcourir quelques centaines de mètres et avaler quelques marches, est bien visible. Comme m’avait dit une amie « tu as 60 ans, tu devrais acheter une maison de plein pied. »
La douce période des fêtes de Noel et les retrouvailles concomitantes. Une occasion toujours renouvelée de reconnecter avec la famille, ce sous-groupe d’humains avec lequel nous partageons plus ou moins d’ADN. On passe du temps avec les parents, les cousins, les neveux, et ca donne un concentré de vie(s), mises en perspective par l’aspect multi-générationnel – en l’occurrence présentement une tribu dont l’age se répartit entre 15 et 89 ans, quasi tout le spectre temporel sur lequel nous pouvons nous projeter.
Du coup on fait le grand écart entre les potentialités des jeunes qui démarrent leur vie d’adultes, les options qui s’ouvrent à eux et, à contrario, la fin de la courbe de Gauss (la courbe de gosses …) pour les anciens, dont les capacités et les options se réduisent à grande vitesse. Du haut de mes 62 balais, j’ai l’impression d’être au milieu du gué, impression fausse bien sur, puisque je suis déjà largement sur la pente descendante.
Ma réaction première en côtoyant au quotidien la génération de mes parents (80+) largement limitée physiquement est d’imaginer que mon hygiène de vie actuelle m’évitera ça. C’est vrai et faux. La mort est inévitable, et en général précédée par une décrépitude physique plus ou moins prononcée et rapide. Il est donc probable qu’à moment donné, pour moi aussi, un escalier de 40 marches devienne un challenge aussi terrifiant qu’aujourd’hui un backsquat à 100 kilos. A moins que la pratique du backsquat me rende paraplégique : commentaire régulièrement asséné par les anciens, les amis non sportifs et tutti-quanti – auquel cas l’escalier ne sera même plus une option. Je tente ma chance.
Il y a tout un spectre d’options plus ou moins réjouissantes. Je ne sais pas ce qui est pire entre la dégénérescence mentale ou physique – quelques amis proches ont des parents full Alzheimer qui ne savent même plus qui ils sont mais sont en pleine forme physique, et j’ai autour de moi des gens quasi parfaitement fonctionnels intellectuellement mais presque incapables de se déplacer.
En allant fouiller dans mes réserves d’empathie, je me dis « sois tolérant, un jour toi aussi tu seras comme ça, tout vouté et tordu, ayant besoin d’une canne et de te reposer tous les 100 mètres ». Pour autant, on peut toujours essayer de limiter la décrépitude dans temps : mieux vaut tomber d’une falaise en 30 secondes que de descendre en pente douce pendant 10 ans. Peter Attia dit que le gros coup de bâton arrive vers 75 ans, quoi qu’on fasse, et prend le problème à l’envers; partant du principe qu’il veut pouvoir faire « les jeux olympiques des centenaires », quelles capacités physiques faut il à 90, 80, 70, 60, sachant que le VO2 max et la force musculaire finiront toujours par dégringoler ?
Etant passé du côté obscur de la force, je suis plus intéressé aujourd’hui par le maintien, voire le développement, de ma force physique que par ma VMA – qui mine de rien est toujours sollicitée par les MetCon que concocte mon coach extraordinaire (Raphaël Puech, instagram). Et en ce qui concerne la force, il y a toujours de quoi faire. Si on regarde cette table on voit qu’un haltérophile d’élite (super entrainé, les bons gènes, etc.) de 90 balais va squatter 86 kilos, et un débutant de 25 ans, 64. donc 35% de plus. Le geste est une combinaison de force pure et de technique bien sur, mais quand même. On peut aussi regarder la différence entre le débutant et l’élite à 90 ans, de 25 à 86 kilos, 350%.
Avec un squat à 95 kilos et un deadlift à 135 je suis intermédiaire sur le squat et avancé sur le deadlift. Je peux sans doute progresser pendant une petite dizaine d’années avant de livrer bataille contre le raccourcissement inévitable de mes télomères. C’est plutôt sympa.
Comme tout ce à quoi je me suis intéressé au niveau sport, santé, diététique sur ces quasi 20 dernières années, cela fait de moi un alien total, à part dans le micro-cercle qui partage ce type d’idées et de mon âge … y’en a zéro. A 60 ans autour de moi, on a mal aux genoux, au dos, on peut plus faire ci et ça, on est cassé de partout (commentaire régulier quand je propose de faire un test de squat avec une barre à 15 kilos, juste pour l’expérience) … Hier j’étais dans un truc à touriste où il fallait monter 750 marches pour accéder à une fortification de Vauban et il y avait un gros panneau : « si vous avez plus de 50 ans, prenez garde ». Sans déconner. Ma mère de 86 ans qui a d’autres problèmes mais reste bien mobile a fait la descente, en prenant son temps certes, mais est arrivée en bas en un seul morceau (bravo). Moi je suis monté en 12 minutes.
Le confort, c’est la mort.
L’éléphant dans ce post c’est l’idée peu agréable de la décrépitude et de la mort qui va suivre. Il y une technique que je n’ai pas encore essayée, pratiquée par les moines tibétains, qui consiste à passer 20 minutes par jour à regarder des corps à différents degrés de décomposition en se répétant « ca sera moi un jour » … Je ne suis pas encore prêt, et j’ai surement tort. Voir à ce sujet les excellents podcast de Sam Harris et de Peter Attia avec Arthur Brooks.
Ce que j’essaye de dire déjà avant de faire la paix avec l’idée de mourir, c’est l’absolue nécessité de se mettre volontairement dans un certain niveau d’inconfort si on veut que l’organisme reste capable de faire autre chose que de rester affalé sans son fauteuil en sirotant de la bière ou en refaisant le monde et espérer que ça dure le temps que ca dure (possiblement en se lamentant aussi sur l’injustice de la vieillesse qui nous prive de nos capacités physiques).
Le vieil adage « if you don’t use it you lose it » s’applique de manière exponentielle avec l’age. Si on ne sort pas vigoureusement le corps de son cocon homéostatique, tout rétrécit, le champ des possibles physiques et mentaux. Comme l’environnement ne nous l’impose plus, ca doit être une décision rationnelle, volontaire. Et c’est difficile. Voire très difficile, sinon presque personne ne serait diabétique et/ou cardiaque – maladies de la vie moderne totalement inexistantes dans les peuples qui vivent comme nous il y a 30.000 ans (les Hazda décrits dans Burn, par exemple).
Le livre de Michael Easter « The comfort crisis » explique bien ça – la recherche du confort nous a permis de progresser de manière incroyable depuis quelques dizaines de milliers d’années, mais maintenant la courbe se retourne. Pour autant c’est pas si compliqué, si tant est qu’on en aie conscience. J’ajouterai que ce travail sur l’inconfort volontairement consenti résulte au final dans un confort accru et une flexibilité au quotidien bien précieuses. Un investissement pour l’avenir, en quelque sorte.
C’est celui qui le dit qui l’est
Voici quelques exemples simples de stimulations plus ou moins inconfortables que je pratique sans risquer de mort subite et qui vont m’accompagner le plus loin possible.
- Exposition au froid. Ca va de la douche froide au full Wim Hof. J’avoue que j’ai un peu délaissé la piscine à 10 degrés cette année pour l’instant, mais la douche droite reste obligatoire et juste y arriver fait un bien fou (après). Avant ca j’ai passé des années à courir torse nu par diverses températures sub zéro sans jamais m’enrhumer. Oui, c’est pas très agréable de passer de 45 degrés à 10, mais justement, le but c »est de se rendre compte qu’on peut le faire. Et que c’est aussi OK d’avoir froid quand on se ballade dehors, et d’avoir confiance dans la capacité de l’organisme de réguler sa température.
Actuellement entouré de brésiliens qui se baladent dans mon salon à 20-22 degrés emmitouflés comme si ils allaient attaquer le K7, et entendant régulièrement « m’enfin tu marches pieds nus dans ta pelouse le matin, tu vas attraper une pneumonie » je savoure personnellement l’adaptabilité et la simplification de vie que ca m’apporte. Un t shirt, un blouson, et hop. Les 4 couches qu’on met et qu’on enlève des qu’il y a un nuage ou un rayon de soleil, je m’en passe très bien. - Stimulation physique légère. la marche rapide chère aux cardiologues. Faire tourner le coeur à +20 ou 30% de plus que la fréquence de repos, ça mange pas de pain. Moi non plus, en général, d’ailleurs.
- Les fameux « 2% » de Michael Easter. Escalator ? Nope. Trottoir roulant ? No way. Ascenseur? Si on peut éviter, on évite.
- Alimentation. Qui a dit qu’il fallait trois repas par jour ? J’en ai fait qu’un pendant des années. Et tous mes entrainements de course à pied à jeun pendant une décennie. J’ai levé le pied récemment, et je suis sorti du kéto pur et dur. La lecture de Burn a un peu changé ma perspective. Les Hazda qui pillent les ruches et se bâfrent de miel, c’est moyen paléo et ca marche très bien pour eux. Pour autant, je peux jeûner 24 heures sans même y penser, et j’y gagne la liberté et la flexibilité de ne pas passer 3 heures à table tous les jours et autant à gérer la logistique afférente. Le dernier bouquin de Aseem Malhotra, célèbre cardiologue anglais un peu hors des sentiers battus, « A statin-free life« , fait la part belle au low carb et le recommande sans ambages comme hygiène de vie pour les personnes ayant des problèmes cardio-vasculaires. Evidemment c’est disputé (quoi ? pas de statines ? m’enfin !) Mais lisez donc sickening de John Abramson, un MD expert qui a participé aux procès des plus gros scandales de big Pharma des dernières décennies, et on en reparle. C’est pas le sujet ici de toute façon.
- Mini challenges de mobilité. Genre s’assoir par terre pour mettre ses chaussettes et ses chaussures et s’assoir et se relever sans les mains. Ca a l’air con. Ca a l’air encore plus con de pas pouvoir se relever quand on est par terre. Comme le dit l’adage de l’Ehpad : « squatter tout seul quand tu vas aux toilettes évite l’infirmière pour te sortir des chiottes ». Donc jamais utiliser les mains pour se relever d’un squat quotidien (caca ou canapé).
- Haltero … évidemment. Entre le travail que je fais avec Raphael et mes autres sources – en vrac, the barbell prescription, qui a complètement changé ma vision du sujet, (allez voir les vidéos YouTube de l’auteur Jonathon Sullivan et de son club Greysteel) mais aussi tout ce que raconte Peter Attia et d’autres. Le moyen le plus efficace de faire travailler un muscle (et renforcer les tendons et les os associés à ce mouvement), c’est de le charger progressivement, pour générer l’adaptation qui est la création (couteuse) de fibres musculaires, ou la non-transformation des dites fibres en bonne graisse avec le temps et l’absence de sollicitation. Voilà. Il y a 4 mouvements fondamentaux, squat, deadlift, push, pull, qui sont tous des mouvements utiles dans la vie quotidienne. Plus on mobilise de muscles en même temps, meilleur est l’effet (ouais, c’est con pour les biceps curl mais ca empêche pas d’en faire juste pour l’égo). Je vais pas faire un cours là, c’est pas le but mais après on peut rentrer dans plein de subtilités et de raffinements sur le nombre de reps le tempo et tout ça, des exercices plus spécialisés mais y’a pas d’autre moyen vraiment. Faire du tennis, du foot, du jogging, c’est sympa mais ça n’aura jamais le même effet sur votre organisme. C’est con (ou pas) mais c’est comme ça.
- Acceptation des douleurs et autres désagréments quotidiens. Un rhume ? « soigné une semaine sans médicaments et en 7 jours avec ». Une fièvre ? ca veut dire que mon système immunitaire fait son travail. Des craquements et douleurs diverses qui vont et viennent ? Ben oui ca veut dire que je suis vivant. J’ai eu deux tendons déchirés à l’épaule il y a quelques années (oui, je me suis fait opérer pour ca, j’ai pas essayer de me rafistoler avec du gaffer :-), j’ai récupéré ma mobilité mais pas la force). J’ai un genou qui me gène un peu. Un poignet aussi. Des fois je sors de ma chaise de gamer après 4 heures assis et mon dos me fait super mal … Je ne fais pas le Rambo là, je suis aussi douillet et peu résistant à la douleur. Mais l’inconfort, ca va. Notre culture nous pousse a prendre une pilule pour chaque bricole, c’est stupide (mais c’est du bon marketing). A chaque fois que je vais à la pharmacie ca me fait halluciner. Et je ne parle même pas de l’homéopathie.
- Marche pieds nus. Ca c’est un reste de ma période « barefoot running » mais bon, je suis pieds nus autant que possible, marche uniquement en vivo barefoot (j’ai toujours mes 5 fingers en cuir mais ma femme m’interdit de les mettre :-)) et attend avec impatience que mon poto Arnaud lance sa marque Fleeters pour lui acheter toute sa gamme. La dernière fois que j’ai mis des Church (pour un enterrement) ca a été une torture totale, et des sneakers j’avais l’impression d’être raide bourré tellement j’étais pas stable. Dire que j’ai porté des Santiags exclusivement jusqu’à 27 ans et ensuite passé 15 ans à m’extasier sur l’amorti des Nike Air. La vieillesse a quelques avantages quand même :-). Je vous fais pas la leçon sur le nombre de nerfs qu’on a dans la plante du pied et leur importance, marchez un peu pieds nus et vous comprendrez vous-même.
Et quoi d’autre?
Au delà de ces petits inconforts quotidiens volontairement générés, il y a aussi des routines qu’on peut mettre en place pour compléter leurs bénéfices. Deux sujets choisis.
- Protéines. Suite à de nombreuses discussions avec Raphaël j’ai fini par m’y intéresser sérieusement et qu’on le veuille ou non plus on est vieux et plus il faut en manger. Elles sont indispensables à la protection de la masse musculaire évidemment et comme les mécanismes de fabrication de cellules musculaires sont de moins en moins efficaces, il faut compenser en en mangeant suffisamment. En ces temps de véganisme militant et d’effroi devant les pets de vaches, sans parler de la monstruosité de la souffrance de l’animal qu’on amène à l’abattoir, c’est pas très politiquement correct de manger une côte de boeuf par jour comme les carnivore dieters. Mais on a plein d’options : s’en foutre complètement, manger du grass-fed beef, et aussi … des oeufs (la poule reste en vie tant qu’elle pond et ca fait pas augmenter le cholesterol), et la whey (c’est du lait). Et pourtant, la consommation de viande diminue souvent avec l’âge. Grosse discussion avec mes parents qui en mangent très peu et qui qui font la sourde oreille. J’essaye de rester sur 150-160 grammes de protéines par jour, c’est pas évident et j’ai pas toujours la discipline, mais je devrais.
- Sommeil. j’ai longtemps été sur la logique « je dormirai quand je serai mort » jusqu’à ce que je lise « why we sleep » de Matthew Walker il y a quelques années. Qui explique bien l’importante fondamentale du sommeil pour la récupération physique et mentale. L’argument qui m’a conquis: Si l’évolution a mis une place un système qui rend les êtres vivants vulnérables à tout pendant 1/3 de leur vie … c’est que ça doit servir à quelque chose, non ? J’ai depuis acheté une bague Oura et découvert plein de choses que je ne voulais pas savoir. Que les deux verres de vin du soir détruisent mon sommeil paradoxal. Ouch. On ne parle même pas de la bouteille bue en soirée avec les copains, même après deux litres d’eau et sans migraine au réveil, fréquence cardiaque pendant la nuit 20 à 30% supérieure à la normale. Ouch again. J’y travaille toujours avec plus ou moins de réussite. Disons que maintenant quand je me couche à 21 heures au lieu de penser que je ferais mieux de bosser un solo de guitare, je me dis que j’investis dans mon futur. Mais ne pas boire un verre le soir alors que je sais que ca va perturber mon sommeil, j’y suis pas.
Les bonnes résolutions …
Et il y aussi tout ce que je devrais faire et que je ne sais pas … peut-être en 2023.
- Respiration. Il y a tellement de choses là-dessus. Après avoir lu « Breath » et suivi de loin le travail de Brian McKenzie, sans parler de Wim Hof … y’a de quoi faire. Pour l’instant je suis resté à la surface, pas encore descendu en apnée 🙂 sans trouver vraiment la motivation de creuser plus.
- Méditation. Je suis convaincu de l’utilité de la chose mais paradoxalement je remets toujours la séance de 10 minutes au lendemain. Même si j’ai écouté plein de podcasts de Harris sur le sujet et qu’il parait évident que passer quelques minutes par jour à regarder passer les pensées sans agir ne peut faire que du bien. Plein d’études le prouvent de toute façon.
- Abstinence totale d’alcool. Je suis certain que ça me permettrait de dégager quelques kilos de gras et de dormir mieux mais mon analyse bénéfice long terme / plaisir immédiat reste encore trop sur l’immédiat. Vivre dans une région où il y a un domaine viticole tous les kilomètres et avoir une mère de 86 ans passés qui clame haut et fort ne jamais boire d’eau et d’être petite fille de vignerons n’aide surement pas, la consommation de vin est très ancrée culturellement dans mon entourage. J’espère qu’un de ces jours j’aurai le déclic pour mettre un peu de distance entre moi et la bouteille de rouge/rosé/blanc sans avoir l’impression de me mettre moi-même en prison.
Let’s wrap up before we’re too old
En résumé … quand on vieillit, il ne faut pas hésiter à se mettre dans l’inconfort. Les charentaises et le canapé, c’est le meilleur moyen de se retrouver un jour incapable de les quitter. Je comprends tout à fait qu’on soit dans une approche complètement hédoniste, chacun son truc. Mais c’est juste pas le mien, et j’espère bien garder un maximum de potentialités physiques ouvertes le plus longtemps possible. J’aouterai que le cerveau fait partie du corps et que l’entrainement physique fait aussi massivement travailler le cerveau. Regardez tout ce qui se passe lors d’un Bulgarian split squat et vous comprendrez mieux ce que je veux dire … Je pense que ca stimule plus le cerveau que de faire un sudoku ou des mots croisés. le cerveau a été l’organe du mouvement bien bien avant qu’on aie un cortex …
Instagram m’a balancé l’autre jour un couple de plus de 90 ans qui dansait un rock endiablé, c’est donc possible. Et je vous soumet en épilogue cette vidéo de GreySteel, qui montre un athlète de 92 ans qui deadlifte plus de 100 kilos.
On en reparle dans 30 ans, je retourne m’entrainer après une semaine de régression et d’observation qui me motive sérieusement pour 2023 🙂
Et bonne année à tous. Prenez soin de vous de la bonne manière, allez chercher vos sources d’inconfort et pratiquez les 🙂
Hello Paléophil !! Quel bonheur que de te lire. Délicieux cadeau de ce début d’année, merci !
Ton propos raisonne toujours autant en moi et tel une boussole, il m’indique la direction vers laquelle aller. Longue vie à toi Philippe! Santé (évidemment), sérennité et tempérance bien sûr (si, si !)
🙂
hello Fifi! toujours un vrai plaisir à lire tes posts trop peu nombreux malheureusement. Encore des elements appris grace à toi ! porte toi bien et vive le rock and roll et les développés couchés.
Excellente synthèse. J’aime.
Mais au-delà de ces recommandations je vais jeter un pavé dans la mare (d’eau glacée très très froide bien sûr).
Il s’est écoulé quelques semaines depuis la publication de ton post et je suis arrivé au constat suivant, constat que j’imagine bien entendu car je n’ai pas de preuves, juste d’énoooooormes suspicions 😉
Mais voici ce que je prétends :
100% des lecteurs de ton article n’arriveront pas à implémenter 100% de tes conseils ! Ou si certains ont essayé depuis la date de publication, pourquoi ont ils déjà (100% de ceux qui ont essayé) abandonné à l’heure ou j’écris ce commentaire ?
Pourquoi ?
Et bien j’introduis le concept de coût d’entrée. Assez classique en économie et n’a finalement rien à voir avec une notion d’argent…
La notion de coût d’entrée a trait aux efforts requis/ressources psychiques et énergétiques qu’il faut fournir pour mettre en œuvre un changement d’habitude.
Or toutes tes recommandations (et je n’en débattrais pas du tout l’intérêt ce n’est pas mon propos) requièrent un coût d’entrée trop élevé. D’où l’échec assuré de leur mise en œuvre dans la durée (jusqu’à la fin de sa vie ou presque) par ceux qui essaieront de s’y mettre.
D’ailleurs la stat est la suivante : une résolution a une durée de vie de 6 semaines (lu dans un article). Donc chers lecteurs il vous reste pour les plus assidus 2 semaines pour jouir de vos nouvelles résolutions : profitez bien !
Personne n’est capable d’aller se coucher à 22 heures et d’avoir son quota suffisant de sommeil QUOTIDIEN. Pourquoi ? Parce que le coût d’entrée est trop élevé : difficile de se déconnecter de sa TV ou aujourd’hui de son SmartPhone pour voir des vidéos. C’est trop difficile !
Le taux d’adhérence et de consistency des membres d’une salle de gym même si celle-ci est gratuite est de 3 mois…. Trop pénible d’y aller, surtout quand il pleut (véridique, quand il pleut il y a moins de monde dans une salle de gym … couverte !) = coût d’entrée trop élevé encore.
Et même quand on a sa salle de gym à domicile : Trop difficile de faire des squats tous les jours, toujours ce problème de mise en œuvre trop compliquée, et comment on fait quand on est en déplacement ? 15 kgs de kettlebells dans la soute de l’avion ??? Coût d’entrée trop élevé ! Combien d’accessoires de gym prennent la poussière chez leurs usagers, ou viennent grossir les linéaire du Bon Coin ?
Bref vous avez compris le concept.
Mais néanmoins tout n’est pas perdu. Il faut trouver des habitudes aux coût d’entrée les plus faibles possibles pour pouvoir augmenter l’adhésion et la consistency jusqu’à la fin de sa vie.
J’en ai testé deux et cela marche puisque pour l’une je la pratique depuis 30 ans matin et soir.
Faire des pompes le matin au réveil, et le soir au coucher. Cela me demande en terme de matériel : mes bras (qui me suivent partout où je vais). Philippe tu m’as vu les pratiquer en 2013 dans un hôtel de Manhattan : depuis lors, je n’ai manqué à ce jour AUCUNE séance.
La deuxième activité au coût d’entrée quasi nul : c’est la marche à pied et pas du tout avec une intensité élevée, juste marcher comme on veut ! Et en faire environ 1 heure par jour en plusieurs fois d’ailleurs. Comme tu le dis en substance dans ton post : c’est la sédentarité qui tue et qu’il faut enrayer !
Je pratique quotidiennement et même si le coût d’entrée est un peu plus élevé que les pompes bi quotidienne, c’est beaucoup plus accessible et aboutit à un couple gain/effort tout à fait optimal.
Voilà et comme le dit un slogan : venez comme vous voulez….je dirais plutôt : « Marchez comme vous êtes ».
salut Philippe !
Je fais partie du public des convertis qui écoute le prêche 🙂
Je rebondis sur le coût d’entrée évoqué par Greg, un truc que je n’ai pas lu dans vos propos c’est qu’il y a des propensions naturelles différentes à aller ou non vers l’activité physique. Tout comme des gens ont une fibre artistique, une appétence pour la solitude ou sont plus grégaires, etc. Là dessus on peut ajouter une myriade de facteurs psycho-sociaux. Le boulanger que j’ai vu en consultation ce matin a rigolé quand je lui ai demandé s’il faisait du sport (d’un autre côté un pote de natation est boulanger)
cf https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673612607351?via%3Dihub#fig1
Je suis bien persuadé du fond du programme, tu le sais, et tu sais que je joins les actes à la parole. Mais pour discuter au travail avec des gens très différents, je perçois la montagne pour leur faire FAIRE plus d’activité physique en commençant par la banale marche à pied ! acheter des chiens !
Sur les détails sur lesquels je reste en contradiction avec toi, et pas par plaisir à l’opposition, sont :
– la viande, pour moi elle est intrinsèquement associée à plus de morbidité par la nature des molécules apportées et leur métabolisme. Je vais t’envoyer la recette de pois chiches rôtis d’Ottolenghi, tu vas kiffer !
– l’alcool, vive le Kombucha ! J’ai un super méga bon souvenir de resto avec des gars supers dont deux ne buvaient pas d’alcool !
– la bobologie, on a déjà parlé de la complexité d’apprendre à se connaitre et de démêler les trucs sérieux où il faut consulter, des autres
– l’alimentation, il n’y pas d’arguments scientifiques solides à ce jour pour passer de longues périodes sans apport alimentaire. J’aime bien l’idée aussi mais faut bien dire que ça n’est pas rationnel.
– l’exposition au froid : cf mes billets sur le voyage chez Wim. Pour moi c’est un show (pun intended). Et/ou les dangers sont trop minimisés pour un bénéfice plus que douteux. AMHA, y’a beaucoup plus à tirer en respirant plus vite en faisant du sport.
– et pourquoi, pourquoi, pourquoi cette défiance chronique sur le sujet des statines ? Franchement, ça pourrait te faire du bien de lâcher sur ce point. avec pour corolaire, la dangerosité à prendre avec défiance la moindre recommandation *médicale*…
Hello Remi,
Effectivement je vois bien que l’appétence au movement dépend des gens. Mon père doit faire de la kinésithérapie parce qu’il n’a pas le courage de bouger tout seul … cette envie a disparu très tôt dans sa vie. Peut être parce que petit il marchait 10 bornes dans la neige pour aller à l’école … je ne sais pas. Et c’est récursif, moins tu en fais moins tu as envie d’en faire et tu finis totalement immobile.
Sur ton opposition bienveillante et de principe:
– Viande – je sais pas où tu vois la morbidité. Les études fracassante sur les méfaits de la viande rouge ont toutes des gros biais. We are what we eat et il me semble aussi que la bio-disponibilité des protéines végétales est moindre que celle des protéines animales.
– Alcool. Je suis d’accord avec toi c’est du poison mais j’arrive pas à m’en passer.
– Bobologie je crois qu’on est en fait d’accord sur le fait que moins on voit le médecin mieux on se porte; il me semble même que tu es très circonspect sur les campagnes de dépistage du cancer du sein, sujet sur lequel je me fais toujours défoncer en public dès que je l’évoque 🙂
– Alimentation: je « pay my respects » à nos origines. On est plus gras que les chimpanzés pour faire des réserves, et si l’évolution nous a doté de cette capacité, c’est qu’elle devait servir à quelque chose, et que doncques on passait des périodes sans manger. Accessoirement la légèreté perçue lors de jeunes courts est vraiment agréable de mon point de vue, sans compter la liberté de ne pas se préoccuper de manger 3 fois par jour (ce que je trouve personnellement insupportable, vu mon histoire familiale où la nourriture est un sujet de préoccupation majeur et assez relou)
– Froid: foin de Wim, juste comprendre qu’on a pas attraper une pneumonie en étant en t shirt par 10 degrés, c’est beaucoup de liberté gagnée et ca ne fait pas de mal. Plus je m’expose au froid et moins je suis malade, et en plus je réduis ma facture de chauffage. Quand je sors de ma douche froide je me sens super revigoré. Après il y a quand même pas mal de littérature sur les aspects anti-inflammatoires du froid et plein de n=1 de gens avec des trucs compliqué comme la sclérose en plaque à qui ça fait beaucoup de bien. Et si tu pratiques de manière raisonnée, pour moi le risque est nul.
– Statines: je sors de la planète Keto. Une des bases est que la théorie cholesterol=accidents cardiaques est fausse et y’a des centaines de bouquins là dessus. J’ai lu de lorgeril et quelques autres, récemment un cardiologue anglais Asseem Malhotra https://doctoraseem.com qui montre les bénéfices en valeur absolue et pas en valeur relative et tu tombes de ta chaise. J’ai aussi lu quelques bouquins sur le fonctionnement des essais cliniques (données impossibles à vérifier par une tierce partie), l’histoire de l’oxycontine aux US, les procès retentissants de big Pharma sur des molécules blockbuster et bon, ca donne pas confiance. L’histoire de l’humanité est pleine de fausses certitudes démontées au bout d’un moment. Donc voilà pour les statines, même si ma femme en prend suite à son problème cardiaque l’an dernier (et se plaint d’effets secondaires). Pour autant je lui recommanderai pas de la poudre de perlimpinpin si elle a un jour un cancer. Donc j’écoute les médecins, mais ayant maintenant des jeunes généralistes dans la famille, je vois bien le « formatage » indispensable et l’absence de dispo pour challenger ce qui a été appris. Et la difficulté à faire bouger les patients, qui « veulent leurs médocs » au lieu de modifier leur mode de vie.