Après une nuit assez pourrie et un réveil difficile, finalement je ne prendrai pas la frontale ce matin, parce qu’il fait jour quand je sors vers 7h30, et grand soleil en plus. Faut dire, après la tempête qu’on s’est pris depuis quelques jours, il peut faire beau.
Frustré du manque de données de ma sortie longue de Dimanche, où mon cardio m’a fait le coup habituel de Word (au moment où on a fini tout le boulot au dernier moment et l’écran reste férocement immobile avec la petite roue multicolore qui tourne), et donc avalé les données sans me demander mon avis, je cherche de quoi pimenter ma sortie en endurance du mardi.
J’ai acheté chez GoSport des haltères à scratch d’un kilo chacune, ayant envie depuis longtemps de voir l’effet que cela me ferait d’avoir ça aux poignets pendant une heure en courant. Pas par pur masochisme (enfin, pas seulement :-)), mais en me disant que cela pourrait me forcer à garder les coudes à 90° et à mieux sentir le mouvement des bras.
Que va t’il se passer, vais-je être submergé d’acide lactique ?
En fait pas du tout, je vais courir mes 50 minutes sans rien sentir au niveau des bras… il faudra que j’essaye avec 2 kilos … ou en mettant les haltères aux chevilles.
Par contre il y a peut-être un impact sur mon efficacité énergétique, parce que je vais courir à 9,3 avec une FC de 140, soit 8% de moins que ma performance moyenne sur ce type de course. On dira que c’est à cause des poids, mais j’y crois moyen vu que mon poids à moi fluctue facilement de 2 kilos. Ceci je n’ai jamais mesuré la corrélation entre les deux, il faudrait que j’essaye.
Comme je m’emmerde donc un peu je refais des essais d’apnée. je ne suis pas un apnéiste de compétition, en piscine je fais 25 mètres et guère plus; et puis là je vais retenir ma respiration en étant « poumons vides » histoire d’éviter d’être en tension avec les poumons pleins d’air.
J’essaye de faire 10, 12 foulées sans respirer, poumons vides.
Eh bien c’est étrange. D’abord c’est assez inhabituel, quand on court on est toujours en train de respirer ! Là au bout de 5 ou 6 foulées je sens mon diaphragme qui commence à s’énerver et comme je n’ai pas envie de faire un coma au milieu du parc j’inspire un grand coup dès que j’ai l’impression d’étouffer. Et là il se passe deux choses :
J’ai littéralement la sensation d’une vague d’acide lactique qui traverse mon corps, des poumons à la plante des pieds. Je ne sais pas si c’est de l’acide lactique, peut être plutôt l’oxygène, mais c’est assez unique.
Dans son interview à Zatopek, Mifsud explique que la FC descend très rapidement quand on se met en apnée. Eh bien c’est vrai, même à l’effort, et c’est très net sur le cardio : avec un peu de latence, mon pouls va perdre 20 voire 30 puls en quelques secondes, puis remonter à son niveau normal.
Voici la courbe FC / Vitesse :
On voit bien sur la fin les « dents de scie » qui montrent la chute très rapide de la FC, suivie d’une légère augmentation, et couplée donc à cette « vague » qui me traverse le corps.
Je ne sais pas si ça sert à grand chose mais il ne serait pas illogique de penser que cela fait travailler le métabolisme anaérobie, puisque les muscles manquent d’oxygène, et peut stimuler la vascularisation et l’efficacité des mitochondries.
En tous cas c’est faisable facilement et en étant raisonnable, sans risque, quoiqu’assez peu agréable : la sensation d’étouffement est assez contraire à tout ce dont on a l’habitude en extérieur !
Je vais persévérer et voir si ça donne des résultats …