Un post symbolique pour marquer la nouvelle année. Oui, ami lecteur, je te souhaite une bonne année. Que je te la souhaite bonne ou pourrie, elle sera ce qu’elle sera et tous mes voeux, même sincères, n’auront de toute façon aucune influence sur le sujet. Tout comme les prières sur les maladies ou les maraboutages divers et variés.
Il y une espèce d’absurdité à faire ça. Bonne année. Sans blague ? Qui va souhaiter une année merdique à qui que ce soit, à part une personne qu’on déteste ? Et pourquoi faire ça à une date précise, et pas tous les jours ? Sans doute notre croyance intuitive (et fausse) en un être super-naturel, et à notre capacité à influencer nos vies et celles de nos proches en transitant par lui. Et notre goût inconscient pour les symboles, qui structurent notre perception du monde. Une « nouvelle année », hop. Evidemment cette discontinuité est une illusion d’optique, comme les anniversaires, on ne prend pas un an en un jour.
Mais quand on le fait avec des proches, c’est juste une manière d’exprimer l’attention ou l’amour qu’on leur porte : c’est déjà pas mal. Je sais que parmi les lecteurs il y a des proches, des lointains, qui deviendront peut être des proches, et j’apprécie l’échange à distance que représente l’écriture et les commentaires. Donc au-delà de vous souhaiter la bonne année, j’ai aussi envie de vous dire merci de me lire et de laisser vos commentaires, dont je tire un intérêt égoïste, cela me fait progresser. Et sur un plan strictement narcissique, c’est valorisant de se sentir une « compétence sociale » reconnue par un groupe, et encore plus de voir que mes propres réflexions et expérimentations peuvent inspirer d’autres personnes.
En fait un des plus grands bonheurs je pense accessible aux humains est la transmission et l’échange. Nous sommes des animaux sociaux, et je n’échappe pas à la règle !
Bon je n’avais pas du tout prévu de partir en free-style comme ça, je voulais faire un post « de synthèse » comme le moment s’y prête bien.
Alors comme on est sur le blog, on va faire quelques stats de blog et de sport et voir où ça nous mène.
Blog
Vous êtes venus sur 43.324 fois, pour 20.623 visiteurs uniques (13.831 l’an dernier et 9.371 celle d’avant). J’ai publié 49 posts. Je publie de moins en moins de posts (119, 76, 49 sur les trois dernières années) mais ils sont plus denses. Ca reste un blog « amateur » avec une audience limitée mais j’apprécie d’avoir de plus en plus d’abonnés, et non, je ne vous ferai pas le coup de « signez ici pour avoir mes 10 recettes brûleuses de graisse et ma newsletter ». Evidemment si c’était un business je pourrai passer plus de temps à rechercher et écrire, mais je n’aurai plus cette liberté de raconter ce que je veux quand je veux, ce que je suis précisément en train de faire. Et bien sur ça me ferait plaisir d’avoir plus d’audience.
Je verrai si j’ai le temps de produire plus en 2016 et si je modifie ma « ligne éditoriale ». J’ai fait le tour des comptes rendus de séance d’entrainement, les tests de matos ça ne m’amuse plus (et puis il y a qui le font tellement bien que ça tue tout l’intérêt), donc je vais sans doute rester dans la ligne générale santé / médecine / sport avec un zeste de recul, une pincée d’humour et une louche de scepticisme scientifique. Et le post occasionnel qui n’a rien à voir, sur la religion ou … la nouvelle enceinte de Devialet.
Si vous voulez voir le hit-parade des posts les plus lus cette année :
Sport
Je suis allé voir sur GarminConnect le temps passé à faire du sport cette année, et du coup je me suis fendu d’un comparatif sur les 5 dernières années; c’est intéressant, ça donne ça :
Jusqu’en fin 2014 je ne faisais que de la course, et en 2015 se rajoute le vélo, qui fait exploser le nombre d’activités : 488, donc 1,33 par jour (ça c’est le vélotaf, qui fait du bi voire tri quotidien, sinon ça ne m’arrive jamais de faire deux séances dans la même journée).
Au total 393 heures de sport dans l’année. Ca peut paraitre beaucoup (400 heures à la fac c’est une UV si je me souviens bien) mais c’est à peine plus d’une heure par jour. En comparant avec un sportif pro, c’est de la rigolade. Bien moins le temps moyen qu’un français passe devant la télé (2 heures par jour). Et comme le temps de repas moyen par jour pour les repas est de 2 heures et dans mon cas à tout casser 30 minutes par jour en semaine, mon temps sport+alimentation est nettement inférieur à la moyenne.
Dans le genre stat inutile et rigolote, je peux aussi comparer la charge cardiaque de cet effort par rapport à la moyenne. 393 heures à 126 pulsations, ça fait en gros 50.000 battements cardiaques. Et 365 jours 23 heures par jour à 60 en moyenne, ça fait 500.000. Donc mes efforts sportifs auront fait battre mon coeur 5% de plus sur l’année que si j’étais totalement sédentaire. Mais si j’étais sédentaire j’aurais une FC au repos plus élevée, et 10 pulsations de plus en moyenne ça ferait 600.000 pulsations dans l’année. Donc en fait : j’économise mon coeur en faisant du sport, mais c’est pas une découverte qui me vaudra un prix nobel 🙂
En fait ce que je trouve le plus surprenant dans les stats c’est les calories. J’ai brulé à l’effort 50% de calories en plus en 2015 qu’en 2014, et 70.000 calories ça fait un bon 7 kilos de gras, je n’ai pas en l’impression de manger plus mais je n’ai pas perdu 7 kilos ! Il y a la une finesse de régulation qui me sidère. Ceci étant, si j’ai un métabolisme de base qui tourne à 2.000 calories par jour, ça fait 730.000 par an et une variation de 70.000 ne fait que 10% du total. 200 calories, c’est par grand chose en poignée de noisettes ou tranches de jambon cru.
Résolutions
Bon voilà pour les stats. Et comme je suis en mode flemmard, je vais recycler un commentaire de commentaire fait hier qui me semble être une synthèse de la synthèse sympa pour commencer l’année sur un bon pied:
Allez faire un tour sur le blog de mon ami Rémi, dont j’apprécie beaucoup le juste dosage (la dose, c’est le poison, en médecine et notamment en réa 🙂 ) entre questionnement des discours actuels, reconnaissance que notre mode de vie nous mène dans le mur, et sain sceptiscisme, parce que la vérité est toujours relative quand on est dans une posture scientifique.
J’ai régulièrement tendance à partir en « pensée magique » comme beaucoup d’autres (m’enfin ils ont tous tort et moi j’ai raison) mais quand je creuse, je me rends compte que le corps humain, avec ses milliers (millions ?) de boucles de rétroaction et ses immenses capacités d’adaptations résiste toujours à l’analyse évidente, brutale et l’approche mono-factorielle.
Je ne prétends pas détenir une vérité, pas du tout, mais plutôt chercher à partager un chemin d’expériences qui me paraissent « faire sens ». Les principes que je pense « vrais » et qui dirigent mon comportement sont finalement très simples :
– Une structure vivante est optimisée pour l’économie d’énergie et donc l’alloue avec efficacité et parcimonie pour assurer la survie de l’individu, au moins jusqu’à ce qu’il se soit reproduit. Après c’est plus compliqué …
– L’allocation d’énergie efficace va aller au renforcement des structures stimulées; stimulation = stress = danger, et renforcement signifie réduction du risque par rapport au danger (penser prédateur)
– Le vieillissement et la mort sont des programmes biologiques et pas (seulement) une accumulation de déchets dans l’organisme.
– Il n’y a pas de dualité corps esprit. L’esprit c’est l’expérience des sens filtrée et consolidée par le cerveau, dont la fonction principale reste de faire tourner la machine biologique, la conscience c’est la cerise sur le gâteau.
– L’environnement naturel est chaotique et varié, et la vie y est adaptée, sinon elle aurait disparu.
– Les mécanismes énergétiques qui nous font fonctionner sont communs à toutes les espèces vivantes, la cellule eukaryote qui est notre ancêtre commun a 4 milliards d’années et il y a donc bien loin entre nos modèles « grand public » actuels (calories, macronutriments, …) et la réalité du fonctionnement énergétique de notre organisme. Mais les modèles intellectuels structurent la pensée, d’où l’intérêt d’essayer de fonctionner sur plusieurs plans, et celui de la cellule voire de la mitochondrie me semble très intéressant parce qu’à l’essence même de la vie : le proton arraché qui crée une différence de potentiel …
A partir de ces prémisses, j’infère quelques règles simples :
– Pas trop d’énergie, vider les stocks, s’alimenter irrégulièrement, varier les exercices, éviter de faire toujours la même chose.
– Le gras n’est pas notre ennemi mais une manière prodigieusement efficace de mettre l’énergie en réserve, et donc une réponse physiologique efficace à notre mode de vie décalé actuel (les obèses, si ils n’étaient pas obèses, mourraient bien avant d’être obèses)
– Ne pas avoir peur de se mettre dans le rouge et de se soumettre à des stress intenses et brefs (froid, exercice, réflexion) mais de manière raisonnable …
– Rester curieux parce qu’il y a encore plein de couches inexplorées dans les différents empilages de modèles disponibles pour expliquer notre fonctionnement !
– Et ne pas oublier de se faire plaisir non plus parce que demain n’existe pas 🙂
Bonne année 🙂
Bonne année quand même 🙂
Merci et à toi aussi. On sait ce qu’il faut nous souhaiter 🙂 au moins sur certains plans 🙂
Bonne année Philippe ! de chouettes concerts, de la nouveautés encore et toujours, et plein de ce que tu aimes appeler stock d’ocytocine ! (moi je pense toujours à une césarienne quand tu écris ça :-p)
l’ocytocyne ça va du du hug amical à quelque chose de beaucoup plus profond (pun intended) mais c’est ma métaphore chimique de l’amour et de l’amitié, du lien social quoi. c’est sur que la césarienne, c’est une autre histoire. Steven vient d’en voir une au bloc cette semaine, il nous a raconté ça au diner et ca a l’air assez peu convivial comme exercice 🙂 en plus c’est pas top pour le microbiote, mais ça sauve des vies alors … et tu as raison de ma rappeler à la musique … une autre manière de se faire plaisir et de partager, tout en travaillant la têtes et les muscles, comme le sport quoi 🙂
Bonne année!
Perso, l’ocytocine me fait plus penser à l’allaitement qu’à la césarienne, c’est peut-être parce que c’est du vécu? C’est vraiment une hormone du bonheur en tous cas, encore mieux que le pétard!
Je pars courir (sous la pluie nantaise…)
La gueule de bois, je compatis, j’ai tellement pris de cuites à une époque… quelle souffrance le lendemain. « Mais pourquoi j’ai fais ça??? «
Bonne année à toi aussi Anais. Décidément l’ocytocine ça sert à tout !!! 🙂 Mieux que le pétard je sais pas, c’est pas la même chose, le pétard ça détend mais ça ne donne pas forcément envie d’aimer les autres. Il y a d’autres drogues pour ça … ou des états de consciences modifiés qu’on peut atteindre avec la méditation, mais je n’ai testé encore ni l’un ni l’autre. Même si l’idée d’état de conscience modifié est assez fascinante, en ce qu’elle renvoie à « mais qu’est ce que la conscience ». Oui je sais Remi tu m’as filé un livre à lire sur le sujet mais il reste mi entamé dans mon kindle avec une bonne dizaine d’autres … Vivement qu’on puisse intégrer le contenu des livres sans avoir besoin de les lire.
Ce matin j’ai fait 22 bornes sous la pluie dans Paris et c’était super. Et je vais me « sober up » violemment sur le mois qui vient parce que passé les bornes y’a plus de limites 🙂
22 bornes, bon sang! C’est hard pour une petite coureuse comme moi!
Hier, j’ai fait ma séance de fractionnés: 2 séries de 20/10 8 fois avec 4 minutes de repos entre les 2 séries, c’était assez éprouvant. Les 10 secondes de repos entre les sprints passent vite!
Le pétard, ça fait bien longtemps que j’en ai pas fumé mais c’est tout sauf convivial. C’est un trip individuel mais qui mérite d’être vécu une fois je trouve… Ceci dit, j’ai des souvenirs de fou-rires avec des amis complètement déments sous l’effet du cannabis (mais il y avait peut-être un juste mélange avec de l’alcool et comme en anesthésie, le mot « juste » dosage a toute son importance!).
c’est très bien le fractionné aussi et sans doute moins traumatisant que 22 bornes 🙂
Bonne année 🙂
Toujours un plaisir de lire tes « expériences ».
Merci Mathieu. J’essayerai de faire en sorte qu’elles restent intéressantes et inspirantes !
En tout cas merci de ne rien « offrir » ou « vendre » ; première résolution : je vais me désabonner de tous les sites paléo cette année car j’en ai marre de recevoir de la pub pour leur « recettes bruleuses de graisses »…!!! Et excellente année quand même avec la patate et l’inspiration pour tes articles !
C’est vrai que c’est pénible ! Avec le temps je me retrouve inscrit à plein de newsletters et en fait ils vendent tous la même chose et se refilent les plans : « ah mon pote XYZ vient de sortir un livre sur ABC et si tu t’inscris à ma newsletter tu l’as gratos » et quinze jours plus tard c’est lycée de versailles. Sans compter les vidéos dont tu ne peux pas sortir avant la fin et quand excédé tu fermes la fenêtre c’est « ha mais attends, reste, et tu auras 99% de remise ». C’est juste insupportable, mais c’est la règle du jeu du marketing digital. Même Sam Harris fait sponsoriser ses podcasts par Audible. Donc j’essayerai de continuer à filtrer tout cela et vous amener des trucs 100% gratuits 🙂
juste, ça c’est du marketing #old refusez le, il est trop chiant
« …En fait un des plus grands bonheurs je pense accessible aux humains est la transmission et l’échange. Nous sommes des animaux sociaux… »
Pas toujours…
http://www.syndromedaspergerlewebdoc.fr/
Serge qui revient faire un commentaire quelle (bonne) surprise … Je te pensais parti voguer vers d’autres cieux !
Effectivement les autistes, asperger ou autres IMC ne fonctionnent pas tout à fait comme nous … Mais le fait qu’ils ne pigent pas les codes ne signifie pas nécessairement que l’échange ne leur fait pas plaisir.. Quand ils y arrivent. Et il y a aussi les psychopathes … Qui ne considèrent les autres que comme des objets à leur service …
Merci, je flottais seulement…
J’espère que nous sommes des « animaux sociaux », même si je m’interroge.
Pour les autistes Asperger, je ne dirai pas que l’échange ne leur fait pas plaisir. Dans un contexte maîtrisé, je crois qu’ils y trouvent une satisfaction, celle d’avoir décrypté le code…
« Et ne pas oublier de se faire plaisir non plus parce que demain n’existe pas ».
Tout à fait d’accord avec toi.
Entre vin rouge et exercice physique, il reste de la place!