Sous ce titre un peu ronflant (même carrément mégalo) se cache une condensation sémantique qui va faire l’objet des deux volets de ce post. Oui, je ne sais pas faire un post simple sur un seul thème, c’est ainsi. Je pourrais, notez bien, mais je préfère les voyages un peu plus riches.
D’ailleurs …
Je voulais aussi parler de Téléphone et d’une de leurs chansons que je me suis mise à réécouter récemment en boucle, « Argent Trop Cher ». Ne me demandez pas pourquoi. J’avais rangé Téléphone au placard des souvenirs de jeunesse, avec Clash, Joe Jackson, les Stray Cats … même si j’adore toujours jouer « Un Autre Monde » que nous massacrons allègrement en répétition et « Ca C’est Vraiment Toi » pour son riff rotatif.
Les vieux titres de Téléphone tournent en boucle sur RFM, radio préférée de mon fils, alors j’y ai rejeté une oreille, et récemment acheté un énorme best of (Platinum, 60 titres, sorti en 2004). J’ai tous les vinyles, mais bon.
Argent Trop Cher n’a vraiment pas pris une ride, pas comme Jean-Louis Aubert, que je croise de temps en temps à Music Live, le studio où je répète, ou moi, d’ailleurs :-). La chanson date de 81. Diantre, j’avais 21 ans à l’époque et Aubert 26. Je la comprends bien mieux aujourd’hui que quand j’étais un petit branleur en école d’Ingé essayant de ressembler à un adulte indépendant alors que je vivais aux crochets de mes parents.
Aubert est un parolier totalement sous-estimé à mon humble avis et la musique envoie grave. Un batteur exceptionnel, Richard Kolinka, avec ce mélange de virtuosité, de patate et d’humour musical (ah les petits contretemps sur la ride …), qui me fait penser un peu à Steward Copeland. Y’en a plein partout mais c’est toujours au service de la chanson. Bertignac synthèse entre Keith Richards (voire même plagiaire, comme dans 2000 nuits dont le riff sort directement d’Exile on Main Street, mais il y a pire comme inspiration) et Mick Taylor avec son lyrisme de chat écorché. Comme mes cours de maths de prépa, je réécoute les premiers accords d’une chanson et tout revient, et le contexte avec. Les répètes dans la grande salle du Lycée Michel Montaigne et les concerts où on allait en mob avec la guitare en bandoulière …
Flipper, Hygiaphone … une époque et des objets révolus, mais des sacrées chansons. On te donne trois balles …
Le seul problème c’est que c’est vraiment la merde d’écouter de la musique à vélo, ou alors il faut se mettre 105 dB dans le conduit auditif.
Bon ben voilà, je l’ai faite ma disgression. Allez regarder « Argent trop cher » sur youtube, et écoutez les paroles, vous m’en direz des nouvelles. La vie n’a pas de prix. Un compte bloqué, l’autre à découvert, maintenant … banque !
Tant que je suis dans l’injonction amicale … Allez aussi regarder « les pouvoirs extraordinaires du corps humain » en replay sur Internet si vous l’avez ratée quand elle est passée Mardi dernier.
J’ai déjà parlé de cette émission dans un post précédent, et là on est en plein dans le mille par rapport à mon blog puisque la thématique est « dans la peau des premiers hommes ». Je m’y suis aventuré avec un peu de méfiance : à chaque fois que je lis un article sur le régime ou le mode de vie « paléo » je trouve beaucoup de conneries et de caricatures. Mais là l’émission est excellente.
Toute les thématiques qui m’intéressent : les problèmes provoqués par la sédentarité, chaud et froid, l’alimentation, comment nous avons évolué depuis des millions d’années … et comment nous étions il y a 30.000 ans, sont présentées, certes un peu survolées, mais très bien présentées avec des anims en 3D canon. Et rien ne vous empêche de creuser, en lisant le blog par exemple :-).
En plein milieu on trouve Erwann Le Corre, le fondateur de MovNat (mouvements inspirés des mouvements réels qu’on peut avoir à faire quand on est chasseur cueilleur) et Christophe Carrio, que je ne pensais pas être une référence sur l’alimentation paléo, mais bon, il a quand même un peu creusé le sujet de l’alimentation et en parle de manière non dogmatique : beaucoup de légumes, un peu de viande, des fruits et des laitages avec modération …
Je retiendrai l’importance de la vitamine D (ben oui, pourquoi vous croyez que je cours torse nu ?), le fait qu’il y a 30.000 ans les hommes étaient bien plus athlétiques qu’aujourd’hui … et intelligents aussi (Jared Diamond explique avec une certaine ironie que depuis 10.000 ans la sélection naturelle a été plus orientée sur la résistance aux maladies contagieuses transmises par le bétail que les performances intellectuelles) … Les traces dans la boue fossile d’un inconnu qui courait aussi vite que Usain Bold valent leur pesant d’Adidas Boost.
Bref : si vous pensez que je suis un peu givré, regardez cette émission. Je vous paraitrai bien plus normal ensuite. Non pas que ça me dérange de ne pas paraitre normal, de toute façon je ne suis pas, inutile de me le cacher :-). Mais je trouve intéressant que toutes ces théories passent du marginal au mainstream. Une prise de conscience qui ne peut être que bénéfique. Et les voir papoter dans un abri sous roche en Dordogne, où j’ai vécu 10 ans et écumé les musées de la préhistoire avec mes parents dans ma prime jeunesse, m’a ému et donné envie d’aller faire un stage de survie avec David Manise.
Mais trêve de digressions. Parlons de course à pieds un peu, bordel.
Ce matin j’ai fait le semi-marathon de Rueil Malmaison.
Un « petit » semi (2500 personnes) avec une dizaine de collègues (dont la plupart ont préféré faire le 10K, distance paradoxale.
L’exploit dont je suis le plus fier, et qui va me resservir, est d’être allé à une fête hier soir, n’avoir bu que du Perrier, et être parti à 11 heures pour être à peu près reposé.
Avec un 1000 en 3:38 fait hier (méthode Jean de Latour avant course : 20 mn endurance, 1000 à donf et 20 mn endurance) et un semi fait tout seul tranquille en 1:43 la semaine dernière, je suis parti sur un 4:30 au kilo, sur les conseils de Jean également.
Pour remettre les choses en perspective, j’ai fait 4:31 au kilo sur le premier semi du Marathon de Chicago et 4:18 au semi de boulogne l’an dernier; mon allure la plus rapide sur semi est à Boulogne en 2012, 4:12 au kilo). 17 secondes au kilo sur un semi, c’est pas neutre, mais je ne suis pas spécialement entrainé non plus. L’idée était de partir « tranquille » et de voir si je pouvais accélérer sur la fin du parcours.
Quelques changements légers à mon protocole pré-course. Café avec miel (ça c’est normal), je décide de prendre deux gels, un avant la course et un à la fin, pensant à l’effet placebo de l’ingestion de glucide en cas de fatigue documentée par Tim Noakes. Je prends le risque de courir avec les Sketchers que j’ai achetées aux US sur un coup de tête (GoMeb Speed2, 4 mm de drop et moins de 200 grammes) et pas en Inov-8, en mettant un peu de talc quand même. Et je décide d’utiliser le « virtual partner » sur ma Garmin, en plus du calcul d’allure à chaque kilo, qui se révèlera fort utile.
Dossard sur le short histoire de pouvoir virer le t-shirt vite fait. Mes collègues trouvent qu’il fait froid (7 degrés), empilent t shirts et manchons. Ha ha. Je fais quelques tours d’échauffement histoire d’être solidaire mais ça ne m’excite pas. Je ne le fais jamais d’habitude d’ailleurs.
Nous ne nous précipitons pas pour être devant vu qu’on a l’impression qu’il n’y a personne. Mais en fait, je réalise très vite que le chemin est très étroit et même si nous ne sommes pas 10.000, il y en a suffisamment pour que ce soit super chiant. J’ai l’impression de ramer et mon Virtual Partner prend de l’avance sur moi (en fait en vérifiant sur Training Peaks il semblerait que j’ai été à 4:22 au kilo sur les deux premiers kilos).
Bref. Je fulmine un peu au début, ensuite il me faut un peu de temps pour comprendre que je ne suis plus en train de prendre du retard mais de l’avance (faut il être abruti quand même) et ensuite le VP va m’être très utile. Je vais passer tous les kilos en moins de 4:30, me laisser prendre un peu de retard dans les côtes et accélérer dans les descentes – ce qui est génial est qu’on sait en permanence où on en est, à la seconde près, par rapport à l’objectif kilométrique. Je vais faire comme ça sur toutes mes prochaines courses je pense.
Le parcours est OK. beaucoup de virages secs qui font perdre quelques poignées de secondes. Mais je le connais, je suis passé partout à vélo ou en voiture déjà et je me sens bien du début à la fin. Faire deux boucles permet de mieux identifier ce qu’il reste à faire. Juste quelques engourdissements dans les pieds (comme au Marathon de Chicago). Je ne sais pas si c’est le froid ? autre chose ? Je fais quelques mouvements dans les chaussures et j’ai l’impression que ça me fait du bien. Je bouffe mon gel au 15ème, prend deux gorgées d’eau au ravito suivant et basta. La fin que je crains toujours passe vite. 17, 18, 19 … je vais pouvoir réaccélérer un peu sur le dernier kilo, en fait je fais les 3 derniers en 4:23 et je ne suis même pas en FC max à l’arrivée (173).
Au final un 1:32:50 pour un objectif de 1:35. C’est cool de faire mieux que ce je n’avais prévu, ça ne m’est pas arrivé depuis … pfou … un bail. Foiré marathon de la rochelle, foiré marathon de Chicago, foiré semi de Boulogne; tout ça est histoire de poignées de secondes dont tout le monde se fout à part moi.
Les collègues arriveront en 1:36, 1:45, 1:50, 2 et quelques … tout le monde est content.
Ca donne la patate. Envie d’aller définitivement enterrer le 1:30 sur semi, et me remettre en selle pour faire moins de 3:10 au marathon.
Chuis pas prêt d’arrêter le vélo moi. Ni la course d’ailleurs. Par contre, le pinard la semaine, ça va devenir rare je sens.
Thierry Adeline, Monsieur Passion Running que j’avais invité à courir avec nous, a fait un fort honorable 1:36 compte tenu de toutes ses blessures récentes, et m’a demandé de le laisser au Haras de Jardy pour finir en courant et faire 8 bornes de plus. Ah, ultra quand tu nous tiens 🙂
Juste bravo
great !
Ton histoire de variation « naturelle » de la vitesse autour d’une cible est complètement en phase avec le discours de JPM et de Véronique Billat. (et d’ailleurs vivement ton futur billet sur tes nouvelles techniques secrètes d’entrainement ;))
Et suis d’accord avec toi que bien savoir se servir de sa montre en course peut-être un plus pour la réussite
Je sens que tu vas arriver remonter comme une pendule à Londres ! J’ai du pain sur la planche (je suis en train de réfléchir à une stratégie pour courir sans précipitation 😉 )
Et je crois qu’il ne manque plus qu’un peu de sommeil et tu vas aller chercher ton PR sur Marathon 🙂