Bon il faut bien que je me remette à écrire.
Les blessures, c’est déprimant; je vois tout le monde gambader, faire des 10 bornes, des grosses prépa … et je suis dans ma mélasse un peu classique de la blessure rampante que je gère mal puisque je ne me soigne pas vraiment. Mais je ne vais pas écrire sur mes propres difficultés face aux blessures, ça n’intéresse personne. On va se concentrer sur autre chose.
Arbitrages difficiles : agir ou réfléchir ? jouer de la musique ou écrire ?
Choix de sujets qui ne sont finalement sans doute pas à leur place sur ce blog : sportif, pas religieux, et frustration de l’auteur incompris qui écrit pour avoir des réactions et qui n’en a pas … Je ne chroniquerai donc pas le dernier livre que j’ai lu sur la religion et le fonctionnement du cerveau, et me recentrer sur ce qui est plus facile : froid, sport, entrainement, alimentation.
Let’s go !
Ayant été au ski il y a une semaine, j’ai pu tenter de nouvelles expériences frigorifiques. J’avais écrit un post sur le sujet en 2013 qui est ici. L’an dernier je m’étais vaguement allongé dans la neige et pris un bain de pieds dans un abreuvoir à vaches rempli d’eau glacée.
Là l’état de mon tendon d’achille et des routes n’a pas vraiment permis la course à pied, mais j’ai pu plagier Wim Hof et marcher un peu pieds nus dans la neige fraiche et me faire une position du lotus (approximative) pendant une dizaine de minutes.
Mis à part la dimension photogénique de la chose, c’était moins désagréable que je ne le pensais. En fait la neige n’est pas « froide », disons conduit moins le froid que de l’eau, et au bout de quelques minutes, on sent plus de la chaleur que du froid. Une douche brulante là dessus et les sensations de changement de température sur la peau sont assez exquises.
Un de mes amis au ski a un frère dans les commandos terrestre qui avait appris à creuser un trou dans la glace et à plonger dedans – le challenge étant de rester intérieurement calme et de ne pas paniquer, ce que je comprends parfaitement.
De retour à Paris, j’ai continué les allers retours à vélo en T-shirt, avec un record à -2,8, ce matin d’ailleurs.
A part les mains qui gèlent au début (mais j’ai acheté des bons gants depuis), le reste de l’organisme supporte cela très bien. J’éprouve même un certain plaisir à sentir l' »épaisseur » du froid qui m’entoure : à partir du moment où ce n’est plus perçu comme dangereux ça n’est pas vraiment désagréable, c’est juste une nouvelle sensation.
Quand aux autres sensations, notamment visuelles et kinesthésiques, c’est vraiment le pied. Ce matin, le sol gelé couvert de givre, le ciel dégagé puis brumeux, l’étang de Saint Cucufa gelé, les cygnes sur la Seine, la passerelle sur la N13 qui enjambe les voitures arrêtées : que du bonheur. Même la pointe de vitesse à 45 km/h avec les oreilles qui gèlent. Un de ces jours il faudra que je fasse une séance photo, mais pour l’instant je suis toujours à la bourre, et puis l’iPhone avec des gants, je le sens moyen 🙂
Phénomène intéressant : à ces basses températures, il n’y a plus de transpiration. J’arrive au bureau tout sec. Pas la moindre goutte de sueur, pas la moindre odeur, rien. Alors que si je cours en étant quasi à la même FC moyenne, je rentre en nage. Mais à vélo la vitesse est double, donc la perception du froid et dans doute aussi la convection. Côté pratique : plus besoin de prendre de douche, passage du short au jean en 5 minutes chrono.
Pas encore osé faire le trip à vélo sans t-shirt. Une bizarre pudeur que je ne m’explique pas. On va attendre le printemps.
Alors tant qu’à continuer dans la froidure, j’ai opté pour le seau rempli d’eau froide avec deux bouteilles de coca qui sortent du congel. Encore mieux que les sacs de petits pois, et que les poches hot-cold. D’ailleurs c’est ce que je suis en train de faire en ce moment.
Dimanche soir j’ai eu envie de tester le bain froid « intégral ». Allez hop, une baignoire remplie d’eau froide (en ce moment ça doit pas dépasser les 10 degrés), quelques bouteilles de coca sorties du congélateur histoire de compenser mon propre dégagement de chaleur, et je me glisse dans ce manteau de froidure.
Comme dans la neige, la sensation n’est pas désagréable, plutôt paisible. Je reste une bonne vingtaine de minutes, et sors parce que je ne vais pas y passer la nuit quand même. Douche chaude, brulante même pendant 2 ou 3 minutes et j’ai envie d’y retourner. J’ai toujours adoré les chaud / froids dans les saunas, mais là c’est dans l’autre sens.
Pour le coup mon organisme réagit assez violemment. Après à peine une minute je mets à claquer des dents comme un forcené et à avoir des contractions musculaires assez aléatoires. Je sais que c’est un mécanisme du corps pour refabriquer de la chaleur mais je suis pris par surprise et je vais claquer des dents pendant 20 bonnes minutes, même en étant sous ma couette et collé à un radiateur brulant qui s’appelle ma femme :-). Qui goûte assez peu la plaisanterie en fait, et fustige mes expérimentations débiles.
Je dors bien, fais mon aller retour à vélo le Lundi (-1°C) mais me réveille avec une narine un peu dégoulinante le mardi matin. Diantre. Aurais-je poussé le thermostat trop bas ? Tout mon édifice conceptuel sur mes expérimentations frigorifiques tient sur le fait que je ne suis plus malade, jamais. Alors que la moitié de les collègues se trainent avec des paquets de kleenex à la main et des yeux de lapins albinos.
Je me demande donc ce qui va se passer. Vais-je renouer avec une grosse rhinite et m’auto-humilier ? Je pense très fort à l’effet placebo, la force du mental, et le fait que je ne veux vraiment, vraiment pas m’enrhumer. Je pars quand même à vélo par 3 °C, une narine coule, puis l’autre … merde, c’est du sang. Un petit saignement de nez. J’hésite à rebrousser chemin, la vitesse sèche rapidement le sang qui coagule, j’évite de me moucher et pédale en reniflant furieusement.
Le nez s’assèche dans la journée, c’est fini. Pour autant je vais attendre un peu avant de retourner passer 1/2 heure dans de l’eau glacée; Mais entre Vim Hof et Ray Cronise, il y a encore de quoi; J’ai parlé de Cronise dans un post il y a un moment. En recherchant son nom sur Google je viens de tomber sur un article intéressant ici. Qui montre que cette problématique est bien dans la thématique de l’évolution qui traverse tous les articles de ce blog : « Seven million years of evolution were dominated by two challenges: food scarcity and cold. » Avec quand même une question, qui est qu’il me semble que dans la savane il ne fait pas vraiment froid, mais on va dire que nos ancêtres sont vite partis au Nord …
Dès qu’on ouvre youtube sur le sujet on retombe vite dans de la pseudoscience de compétition. Pour moi ça reste un sujet intéressant, même si il n’y aucune perte de poids à la clé.
Je reprends doucement la course. C’est extrêmement frustrant. Je suis sorti ce midi faire une petite sortie en endurance et je suis à 145 puls en moyenne alors que deux semaines avant le Marathon de Chicago j’allais à la même vitesse en étant à 122 Puls. 18% de perte, ouch. Je pensais que mes nombreuses sorties à vélo allaient me permettre de garder un peu de « caisse », mais bernique. Ceci dit ça serait sans doute encore pire sans le vélo …
Avec un marathon dans 9 semaines, il va falloir que j’ajuste mes objectifs à mes capacités du moment. Encore un bon exercice d’humilité en perspective !
Tout n’est pas à jeter quand même.
Cette semaine j’ai fait deux jours avec 3 séances (vélo / course / vélo) qui totalisent un peu plus de 2 heures, sur une journée « normale » de travail, et tout à jeun. Si j’arrive à ne pas bâfrer en rentrant à la maison et à pas trop picoler pendant la semaine, ça donnera peut être quelques résultats …
A suivre …
Tout s’explique ! Il est complètement givré le Philou, mais c’est au sens propre en fait.
Pourvu qu’il tienne au dégel…
test >
>
ce que j’aime dans cette histoire c’est surtout l’alternance dans les entraînements. Je crois que c’est bien de ne pas toujours faire la même chose.
Pour avoir testé douches froides et bains froids (et rivières froides) depuis la fin de l’hiver dernier, je m’y suis habitué sauf lorsqu’une fois je suis resté peut-être trop longtemps dans un eau très froide (bain de moins de 5°) et que j’ai pris des compléments mélato l-trypto etc après. Là j’ai eu mal au ventre toute la nuit. Donc j’ai remarqué que quand c’est trop froid trop longtemps (et quand on claque des dents un bon moment où oublie un peu le froid) la digestion en prend un coup, ou alors faut éviter de manger quoi que ce soit après, je sais pas. Mais sinon, excellente habitude!
Tu te prends pour Mike Horn ?! 🙂
Je ne le connaissais pas. Sacré bonhomme. On va dire que j’essaye d’être le Mike Horn du parc de Saint Cloud 🙂
Te voilà prêt pour le Winterman ! Je préfère le chaud quand même.