Chaud devant …

Une petite note rapide sur mon dernier entraînement de la semaine. 45 minutes en endurance, et ensuite 5 km en accélération progressive. Moyennement content de ma séance d’hier, je me dis que celle là va être facile. Une accélération progressive entre 12 et 13,6 sur 22 minutes, une promenade de santé moi je dis, vu que je suis capable d’emmancher un semi à plus de 14.

Les tendons sont un peu raides le matin comme toujours, mais j’espère que ça va passer avec l’échauffement. Et c’est le cas. L’endurance est un peu trop rapide, GPS merdique oblige, je pars un peu trop vite et ensuite c’est difficile de ralentir le train (je dois faire du 5:25 au kilo et c’est plutôt 5:15). Mais le décor est magnifique, à Washinton on passe de la ville à une campagne complètement sauvage.

Parc national aux portes de la ville

Parc national aux portes de la ville

Sentier qui longe la rivière, en quelques minutes, et il fait beau (et chaud …  30 degrés avec 65% d’humidité) et il y a des coureurs, des marcheurs, des parents avec leur poussette et sur le Potomac des kayakeurs, des paddle-boarders (comment une société avec tant d’infrastructure sportives peut-elle produire autant d’obèses, bonne question …).

images-5

 

Donc j’emmanche tranquillement mon endurance et je commence à faire le premier 1500 où il faut juste que j’accélère un peu : de 11,1 à 11,9, pendant 7 minutes et quelques. Bon en fait c’est bien plus difficile que je ne le pensais et rapidement les pensées « je ne vais pas y arriver » commencent à m’envahir. Je termine tant bien que mal, pestant contre le Garmin qui donne des infos somme toute très approximatives, mais les mauvais ouvriers ont toujours de mauvais outils, on casse le thermomètre quand on a de la température, etc. Sur la fraction suivante où je suis censé monter à 12,8, ce qui n’est même pas mon allure de … semi, je sens que je suis cramé.

C’est une étrange sensation : pas de douleurs, juste une immense fatigue et le cerveau qui dit : arrête, arrête, de toute façon tu ne vas pas y arriver. Je lutte, mais encore une fois peur de me blesser, et puis plus rationnellement, à quoi bon ? Le côté positif est que j’ai une assez bonne perception de mes limites. Certes la course et la compétition sont une manière de les dépasser, mais quand tout le corps crie qu’il faut arrêter … et qu’il n’y a pas d’enjeu, ben on tire un peu et on arrête. Je fais donc mon deuxième 1500 à une allure de merde et je tire le rideau. Je me dis que je vais faire les deux autres 1000 à l’allure que je peux, mais filament je m’arrête et je marche. Les boules ! Ca me rappelle le marathon de paris avec Véronique Billat : cette immense lassitude qui balaie tout désir, toute envie de continuer. Gouverneur central, je te hais – mais je ne sais pas (encore) passer outre.

La fin de la sortie est assez chaotique. Je continue à une allure d’escargot, avec une FC qui tourne entre 150 et 160 et note intérieurement que, malgré mon aisance avec la chaleur, ça joue sur la performance. Après tout Carmen a fait 2:48 à Moscou alors qu’elle avait fait 2:37 à Paris quelques mois avant.

De retour dans la partie aménagée, je me pose avec les jambes en l’air parce que j’en ai vraiment marre et que je voudrais bien que mes pulsations redescendent … mais moins de 120 c’est juste pas possible.

Et j’ai soif, soif … et chaud … je pense à Thierry qui a emmanché quelques Marathons des Sables … courir par 40 degrés, c’est une autre dimension et les performances n’ont plus rien à voir.

Au détour du « bike path » je trouve un espace avec des jets d’eau sous lesquels les enfants courent en rigolant. Hum.

Sauvé par les eaux !

Sauvé par les eaux !

J’enlève mes chaussures et je passe 10 minutes à me rafraîchir les idées et en essayant de relativiser mon deuxième échec cuisant (c’est le cas de le dire :-)). Au moins je passe un moment agréable et j’en profite pour me faire un petit massage des tendons, mollets, dos, cervicales … Cela ramène ma FC dans des valeurs raisonnables et je finis par rentrer à l’hotel après une sortie de 2 heures qui aurait du durer 40 minutes de moins.

Bref, la chaleur, ça rigole pas. Il faut que j’apprenne de combien il faut réduire les allures en fonction de la température … mais moi qui me croyait « heat-proof » je déchante et j’ai donc appris quelque chose d’important.

Je me réconforte en allant chez Whole foods avec une assiette pantagruélique de légumes arrosés d’une cannette de komboucha, boisson étrange vantée par Dave Asprey, un genre de Schweppes contenant des probiotiques, c’est assez étrange mais ça doit faire quelque chose vu que malgré la quantité considérable de légumes que j’ai mangé … j’ai bien digéré !

Réconfort

Réconfort

K K K Kombucha !!!

K K K Kombucha !!!

Et pour couronner le tout le Garmin refuse de remonter toute la séance, pour une raison seule connue des dieux. Décidément, quand ça marche c’est super mais souvent ça ne marche pas. Mais vu la séance, il faut mieux l’oublier de toute façon : le droit  à  l’oubli pour les sportifs, ça rappelle une polémique contemporaine non ?

 

Cet article, publié dans Running, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

5 commentaires pour Chaud devant …

  1. nfkb (@nfkb) dit :

    la chaleur c’est plus compliqué qu’on ne croit ! C’est plus compliqué à gérer mais je crois qu’il y a des bénéfices à tirer d’un entrainement à la chaleur (les HSP toussa toussa). Faut juste gérer.

    Au début avec VO2OT je tombais un peu dans le même travers d’aller trop vite à l’échauffement. Le plaisir d’un entrainement bien mené c’est pas juste de faire péter le cardio-testeur comme disait Virenque 😉 Il y a aussi du bon à courir très lentement, les flux calciques se font aussi et c’est sympa de pouvoir courir sans être stressé par le corps de séance non ? En plus les arguments autour de la polarisation de l’entrainement ont achevé de me convaincre. Bref s’il faut courir à 6 au kilo, suis content !

    • paleophil dit :

      Est-ce que tu as une idée de la réduction de performance qu’il faut prendre en compte pour les vitesses en fonction de la température ?
      Je suis d’accord avec toi. Il faut que j’apprenne à aller plutôt moins vite que plus vite. J’ai fait de l’endurance sur tapis roulant ce matin (au moins il y avait la clim …) et à 65% de VMA je suis à 75% de ma FC max. Est- ce que des fois tu cours vraiment lentement (genre 60% VMA ?). C’est quoi HSP ?

      • bodinier dit :

        bonjour
        j’ai décidé de faire un marathon(septembre) , et je mange paléo
        Pouvez-vous me renseigner sur l’alimentation à suivre et type d’entrainement (3 séances par semaine) .En effet, je commence paléo depuis 6 mois, j’ai peur de ne pas tenir.. sinon je pratique la course à pied régulièrement. Merci de votre attention. Cdlt

      • paleophil dit :

        Bonjour
        Difficile de vous donner des conseils sans savoir quel est votre niveau actuel en course à pied et votre objectif. A la louche je vous dirais que 3 séances par semaine c’est un peu juste pour faire un marathon, en général c’est 4 séances minimum. Beaucoup d’endurance (vitesse lente, moins de 75% de votre FC max) et un peu de fractionné (vitesse plus rapide sur des sections de 1000, 2000, 3000). Il me parait indispensable d’avoir un cardio pour étalonner l’intensité des séances. Concernant l’alimentation, s’autoriser des glucides après les entrainements intenses est une bonne pratique. Courir à jeun aussi. Vous trouverez des très bons plans d’entrainement sur athlète endurance, et sur les sites des gros marathons comme celui de paris, ou par exemple ici : http://www.conseils-courseapied.com/plans-entrainement/plan-entrainement-marathon-3seances-12sem.html (j’ai juste googlé « marathon entrainement 3 séances par semaine » … vous verrez que tout se ressemble. Par contre on ne parle jamais assez de la PPG et des exercices de musculation qui sont super importants pour le marathon. En espérant vous avoir donné quelques pistes …

  2. nfkb0 dit :

    Je cours vraiment lentement à l’échauffement et en récup. Je pédale assez cool lorsque je me déplace en vélo. Je viens de publier un petit billet qui enfonce encore le clou sur le nécessité d’aller lentement pour entretenir des qualités d’endurance.

    A 65% de VMA tu es à combien de FC de réserve ? Je préfère parler en FC de réserve de de FC max

    HSP = Heat Shock Protein

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s