Voilà bien longtemps que je n’ai pas eu le temps d’écrire … mais enfin un Dimanche après midi calme et pluvieux. Je ne sais pas faire de post court, donc à prendre par petits bouts si c’est trop long. Il y a des séparateurs pour ça. 🙂
Entrainement
J’ai arrêté X RUN et après quelques hésitations, décidé de confier mon entrainement à JP Monciaux, d’Athlète Endurance.
J’ai découvert Athlète Endurance en 2011, à l’époque où je servais de cobaye pour Véronique Billat. Elle fait partie des grands noms de la physiologie sportive (si vous ne me croyez pas achetez un de ses livres, enfin peut être pas le dernier, cf l’avis de mon ami NFKB0 ici) et je trouve toujours intéressant de bousculer les idées reçues et de tenter une approche (un peu) différente. Le monde de la physiologie de l’exercice est quand même assez récent, tout comme la notion de sport de masse, et c’est pas parce qu’on a fait d’une certaine manière pendant quelques décennies qu’on ne peut pas faire autrement.
D’ailleurs le monde du running actuel fourmille d’approches différentes, voire de controverses.
Par exemple :
- Beaucoup de kilomètres ou moins de kilomètres et de la muscu ?
- Chaussures avec amorti ou minimalistes ?
- Courir à jeun ou pas ?
- Low carb ou high carb ?
Etc.
Ceci dit il y a quand même des invariants : faire la plus grande partie de son entrainement à faible allure, VMA et la FC max comme paramètres indispensables à connaître, et que la progression provient principalement des séances qu’on fait à des allures proches de la VMA. Sans oublier la muscu, qu’on appelle PPG dans le jargon de course traditionnel mais il s’agit bien de la même chose.
Récemment j’ai bien aimé les approches de Brian Mc Kenzie (Power Speed Endurance) et de Matt Fitzgerald (Brain Training for Runners). Ca me botterait de me faire coacher par Fitzgerald dont j’aime bien l’approche sensée et « non miraculeuse », mais pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’on peut trouver près de chez soi ?
Pour en revenir à 2011, j’étais trop « bizut » sans doute et après avoir regardé les plans gratuits à télécharger, j’avais trouvé qu’ils étaient bien trop compliqués. Pour les curieux qui veulent aller regarder, les plans gratuits sont là :
Avec ce que j’ai appris depuis quelques années, ma perspective est différente. Evidemment je pourrais me faire un plan tout seul mais j’ai tellement à apprendre encore. Bref, j’ai plongé, pour la somme colossale de 8 euros par semaine. Et je viens de faire ma première semaine (5 entrainements).
On retrouve donc les invariants : du footing, du fractionné plus ou moins rapide. Mais le plus ou moins rapide est très, très varié. Des fractions de 200 ou 300 mètres qu’on enchaine à des allures variées.
Conséquences :
- Il me faut bien 5 minutes avant chaque séance pour comprendre ce que je vais faire …
- Pendant la séance je jongle entre le chrono, le petit papier avec les allures, et ma respiration …
- Du coup je n’ai pas le temps de m’emmerder ni d’avoir mal en mode « merde encore 200 mètres à tirer pour finir mon 400)
- Et au final c’est une vraie séance de fractionné dans le rouge, mais qui passe beaucoup mieux qu’un 10 fois 400.
Est-ce l’attrait de la nouveauté ? En tous cas j’ai adoré ces séances et surtout j’ai une pêche pas possible, malgré une semaine assez intense professionnellement (et alcoolisée qui plus est).
Il faut attendre la suite mais je trouve cela assez prometteur. On va voir ce que ça donne pour le marathon …
Geek
J’ai vaguement parlé de la Garmin 620 que j’utilise depuis quelques mois. Tout le monde l’a déjà chroniquée, donc mon petit avis ne va pas amener grand chose. Mais l’information sur la cadence est super utile, et j’ai pu faire une courbe hier du fractionné analysant variations de foulées et de cadence, ce qui est assez intéressant.
J’ai découvert au passage qu’il y avait un énorme forum Garmin (mais je n’ai pas réussi à poster quoi que ce soit). Evidemment ça donne envie de calculer d’autres choses ; j’aimerais bien avoir une courbe de distribution de la FC par zones pour voir le temps passé dans chaque zone de FC sur une semaine d’entrainement par exemple. Mais après m’être battu ½ heure avec le fichier XML de l’activité, j’ai déclaré forfait … On voit bien qu’on peut le faire puisque toutes les infos sont là :
Mais de là à sortir une belle distribution … Si un lecteur est développeur et cause le XML dans le texte …. ça ne doit pas être très compliqué avec les bons outils.
Notre pain quotidien
Je suis allé assister à une messe la semaine dernière. Vu ma fréquentation assidue des églises, à chaque fois que j’y vais je me sens transporté dans la 4ème dimension. Ca n’a pas raté, mais compte tenu du fait que je sortais d’un jeune de 24 heures, j’ai été particulièrement sensible à la dimension, heu, alimentaire, du discours du curé.
Le pain, omniprésent dans le discours ; les juifs affamés dans le désert, et la « manne » que dieu envoie (et qui pourrait être un exsudat du Tamaris, ce qui est nettement moins mystique et miraculeux; les poissons; et évidemment la communion. Si on essaye d’imaginer la vie à l’époque, les récoltes ne devaient pas être abondantes tout le temps. Ils devaient souvent avoir la dalle. Une promesse de nourriture éternelle, y compris dans l’au-delà : c’est diablement 🙂 tentant !
Méchantes faims
Je suis particulièrement irrité des nouvelles pubs pour Danio, le nouvel encas en cas de méchante faim au bureau. OK c’est rigolo (G Ladalle …), censé être moins mauvais pour la santé qu’un paquet de chips, mais en cas de méchante faim, pourquoi ne pas juste … avoir faim ? Et se rendre compte que ce n’est pas méchant, et qu’on y résiste très bien. Et qu’on a assez de gras en réserve pour tenir dans encas pendant quelques jours. Bon évidemment, je ne suis pas le PDG de Danone et mon idée de manger moins n’est pas très compatible avec la croissance. Moi je continue tranquillement mes jeunes de 24 heure et je me porte très bien, et évidemment je n’ai jamais de « méchante faim ». Et en plus si on regarde la composition, on est toujours dans le paradigme low fat high sugar. Allez, encore un effort, faites en un avec du lait entier et sans sucre ajouté !
Science et croyance … encore une fois
J’avais parlé de Terry Wahls dans un article il y a bien longtemps. Je l’ai écoutée récemment dans un podcast de Dave Asprey et ce qu’elle raconte sur son épopée personnelle et ce qu’elle en a tiré fait un peu penser à Seignalet ; c’est sur que guérir d’une sclérose en plaques en changeant de régime alimentaire, surtout quand on est médecin soi même, c’est pas courant :-).
Mais histoire de ne pas tomber dans la crédulité totale, voici une critique par un autre médecin, Steven Novella, de ce qu’elle raconte. Et bien sur elle vend des livres et de plans de régime. Et Asprey aussi.
J’ai l’impression que la prémisse de fond c’est : « Est-ce qu’un individu qui a un mode de vie et une alimentation correspondant à sa « nature » va être globalement en bonne santé ou est-ce qu’il va tomber malade quand même ? ». Novella pense le contraire, même si il constate que les grosses maladies actuelles sont effectivement liées à l’inadaptation du mode de vie à ce que nous sommes. Et Wahls semble avoir vraiment guéri, et Seignalet n’était pas un charlatan, et il y a des milliers de gens qui vont mieux en adoptant une alimentation paléo.
Bref, il y a encore matière à réfléchir, surtout pour moi qui aie un pied chez les « skeptics » pourfendeurs de pseudo-science (Novella a un post sur les créationnistes qui me le rend immédiatement sympathique) et un pied chez les paléo et autres low-carbers. J’ai pas fini de me gratter la tête.
Ce qui me renvoie sur le dernier bouquin de Matt Fitzgerald, « Diet Cults » qui justement fait un historique des croyances alimentaires (dont les miennes, évidemment). Le livre est un peu une histoire des différents mouvements alimentaires dans le monde du sport, très bien documenté, voire romancé ; évidemment le paléo passe à la casserole comme les autres. Fitzgerald parle beaucoup de la notion d’appartenance : suivre tel ou tel régime et/ou mode de vie et/ou type de sport vous range dans une catégorie sociale qui, si elle est recherchée et assumée, peut devenir un élément important de votre persona sociale ? Ce qui fait immédiatement penser à la religion d’ailleurs (le terme « cult » n’est sans doute pas choisi par hasard) et l’importance de la croyance collective qui surpasse la recherche de la vérité.
On retourne à l’église ?
Ce phénomène a été étudié par des psychologues expérimentaux (expérience de Asch) et les Adventistes du 7ème jour qui avaient prévu le retour de Jesus en 1844 ont préféré changer de date plusieurs fois pour réduire leur dissonance cognitive plutôt que de changer de système de croyance.
J’ai acheté un petit livre tout à fait intéressant, une étude scientifique de l’existence (enfin, plutôt l’inexistence de Jésus) qui s’appelle Nailed Je n ‘ai pas tout lu mais c’est super documenté et globalement l’argument est simple : Jésus n’a jamais existé, et rien de ce qui est dit dans la bible à son propos n’est vrai – sur la base que cette époque est en fait très bien documentée, et qu’aucun chroniqueur de l’époque n’en parle alors qu’il y a quand même « du lourd » et du politique : guerres, impôts levés, tremblements de terre, éclipse de soleil, sans même parler de la résurrection des prophètes juifs et de la montée au ciel.
Je me posais la question purement intellectuelle : comment un croyant réagirait si on lui amenait la preuve formelle que Jésus n’a jamais existé ? La réponse sera dans la question : le moyen le plus efficace de réduire la dissonance cognitive est de nier ce qui la crée. Donc aucune preuve ne fera l’affaire, évidemment.
Si on m’avait dit que je pourrais tirer un lien entre l’alimentation paléo et la religion, je l’aurai pas cru, mais voilà, tout est dans tout et vice versa :-).
Avoir un but …
Et puisque nous sommes dans les phénomènes de groupe, comment ne pas regarder un peu de Coupe du Monde ? Je ne comprends rien au foot et ça ne m’intéresse pas tellement mais comme grand messe collective, ça se pose là (surtout quand on a une belle famille brésilienne :-))
Hier soir tirs au but – le dernier chilien qui merde son pénalty, et hop, liesse collective totale, hymne national à pleins poumons et dans doute réel bonheur des spectateurs. Si on regarde ça avec un peu de recul, on est quand même dans l’aléatoire total : un pénalty réussi ou raté sur 10 … c’est un peu dans l’épaisseur du trait (ou de la cage). Mais que ce résultat somme toute hasardeux, vu que les deux équipes ont globalement la même compétence, et surtout qui n’a aucune espèce d’influence sur la vie de 99,99% des spectateurs (j’exclus les vendeurs de télé, de bière et de saucisses) génère une telle liesse populaire me laisse relativement abasourdi.
Si ce n’est le sentiment d’appartenance, encore une fois, à une nation, représentée par une dizaine de personnes qui sont génétiquement surdoués, ont certes travaillé dur, et gagnent un blé colossal parce que le spectacle qu’ils produisent fait vibrer des milliards de gens à travers le monde.
Conclusion ?
Moi, finalement, j’appartiens à la tribu des coureurs athées geeks et curieux. La bonne nouvelle, c’est que même si je ne suis pas vraiment dans les sentiers battus, je ne suis pas le seul et donc pas totalement fou 🙂
Bon je me répète mais quand vas tu te décider à utiliser ça : https://drive.google.com/file/d/0BzS0E5yfWgyvV1BzODVxR0hTYXc/edit?usp=sharing
Promis j’essaye bientôt 🙂