J’ai un peu délaissé le blog ces derniers jours. Pas vraiment volontairement, j’ai toujours des idées plein la tête mais c’est incroyable comme le temps passe vite quand on n’a rien à faire. En ce qui me concerne, au bord de la mer au Bresil.
Oui je sais, vous êtes jaloux, mais je peux vous dire que réussir à boire de l’alcool à 11 heures du matin (la caipirinha, ma némésis) est un sacré challenge, et rend la production intellectuelle assez difficile l’après midi, surtout après un déjeuner arrosé de quelques litres de bière. Mais je reviendrai sur les spécificités de l’alimentation brésilienne, qui n’est pas le sujet du présent post.
Toujours est-il que samedi matin, en voiture pour aller acheter une caisse de bière, je vois une déviation sur un morceau de la route devant la plage, qui indique « ultra marathon 48 horas de Garuja ». Un ultra de 48 heures ? Une blague, ou la vengeance des dieux, pour moi qui n’ai pas le droit de courir pendant encore quelques semaines ? Ni l’un ni l’autre, mais une vraie course, comme on va me le confirmer. Un circuit de 800 mètres.
Wow. 48 heures non stop ? J’avais déjà entendu parler de 24 heures, par Thierry, qui a testé pas mal de trucs de fou. Mais courir deux jours d’affilée, sans s’arrêter, en plein canard ? Qui peut être assez fou pour faire un truc pareil ?
Hé bien, en les regardant, pas mal de monde. Enfin, tout est relatif, il doit y avoir une bonne centaine de compétiteurs. Mais de tous types. Un gang de végétariens et fiers de l’être, quelques triathlètes baraqués, des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes … Bien sur pour se lancer dans un truc pareil, il faut savoir un peu ce qu’on fait : c’est pas exactement comme une corrida de 10 kilomètres où on peut finir même sans aucun entrainement (faire un temps est une autre histoire, je vous l’accorde). Ils ont des tentes, des suiveurs (qui n’ont pas beaucoup besoin de bouger vu que ça fait 400 mètres aller retour) mais c’est du sérieux. On verra des chaussures découpées pour ne pas avoir d’ampoules, du taping en veux tu en voilà (Arnaud se serait régalé à voir tout ça), des ravitos avec des glucides à gogo, et de la crème solaire qui dégouline de partout …
Après avoir tapé la discute avec un jeune photographe homo qui fait partie de l’organisation et dont l’anglais est aussi approximatif que mon portugais, je comprends qu’il faut que je revienne le lendemain pour voir l’arrivée. Dont acte.
Combien de kilomètres en 48 heures ? le vainqueur fera plus de 350 bornes, soit, même si on déduit quelques heures de sommeil, une allure entre 7 et 8 km/heure. Pas vraiment du sprint, mais quand même une sacrée distance. On est plus dans le registre de la traque du chasseur que dans le sprint du lion derrière l’antilope.
Vu l’état des coureurs à l’arrivée, ça reste un putain d’effort.
Mais ce qui est le plus frappant, c’est leur bonheur.
Décider de faire un effort pareil nécessite une motivation hors norme, et sans doute une bonne dose de masochisme ou de volonté de rédemption pour des pêchés réels ou imaginaires.
Quand je les vois passer la ligne d’arrivée, j’ai aussi les larmes aux yeux. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais leur bonheur, leur fierté me touche directement sans passer par la case « cortex pré-frontal ». Cet espèce de truc complètement émotionnel, réussir une épreuve incroyable et impossible pour le commun des mortels… même si le commun des mortel trouve ça complètement con.
Dépasser ses limites. et ensuite reprendre le cours de sa vie, aussi banale soit-elle, en sachant qu’on a réussi à faire « ça ». Et le faire juste pour soi, parce qu’il n’y a pas de caméras, pas de prix, pas de milliards de téléspectateurs qui regardent et vitupèrent par procuration (allusion au sport roi du brésil, le foot, et son cortège de big money et de supporters abrutis de violence et de suffisance imbécile). J’ai infiniment de respect pour ces anonymes qui veulent juste se prouver qu’ils peuvent, et qui font ce qu’il faut pour y arriver, avec force et humilité.
Ca donne envie d’essayer !
Ci après reportage photo « made with my i phone » …
48 heures c’est un sacré défi, mais ça existe aussi chez nous, hein ?
Le French Ultra Festival, ex-6 jours d’Antibes c’est plusieurs formats dont une course de 6 jours (et 6 nuits donc) où le vainqueur parcourt plus de 800 km.
Et sinon, la bière brésilienne elle vaut quoi ?
Impressionnant. Il faut avoir un sacré mental et je me demande comment on peut s’entrainer pour une épreuve pareille. La bière est très répandue au brésil , d’ailleurs le plus gros producteur de bière mondial est belgo-brésilien InBev. La bière est assez légère, peu alcoolisée (penser Kro en France) et est bue tout le long de la journée, notamment pour accompagner le repas. Le vin, avec une chaleut pareille, casse complètement et ne fait pas partie des traditions culinaires. Et on la boit très très froide (on met même les verres au congélateur avant de servir histoire qu’elle reste fraiche un peu plus longtemps. C’est donc assez facile d’en boire plusieurs litres par jour… ce qui n’est pas exactement idéal d’un point de vue diététique, surtout quand on intercale entre deux bières quelques caipirinhas. Mon foie va apprécier de revenir à Paris !!!
je ne comprends pas le fait qu’après la discute avec le photographe…tu te doi(g)s de revenir le lendemain :)))) tu n’es pas très clair 🙂
…..je suis déja parti très très loin 🙂 !
Courir 48 heures sur un circuit fermé comme celui que tu as vu est bien + dur mentalement et physiquement que de courir 48 h non stop sur une course ouverte .Pour info le record du monde sur piste sur 48 heures est de ….472 km par le coureur grec Yannis Kouros !!!! Run Phil, run …et beba cerveja muito!!! Bom dia
Yannis Kouros, il court jusqu’à l’os 🙂