Le moment avant course est toujours un moment particulier.
Surtout si la course a un enjeu.
Evidemment dans mon cas les enjeux sont limités, mais tout de même. A partir du moment où on investit quelques centaines d’heures dans une activité, on a envie d’avoir un résultat. Même si le résultat est d’améliorer son temps de course de 6 minutes sur 200, soit 3% de mieux.
Compte tenu de notre fonctionnement mental, le résultat à la hauteur des espérances entraine une renforcement positif de la perception de soi (j’ai fait ce qu’il faut, mon entraineur est bon, je peux faire mieux, je me fixe un objectif plus ambitieux) et l’échec, tout le contraire. Objectivement l’échec est le signe d’un entrainement inadapté, par construction, et donc nécessite de repenser toute la stratégie et c’est fatiguant. Comme le dit Art de Vany : il n’y a pas d’échec, il n’y a que du feed-back. Mais vaut mieux un feed-back positif – encore qu’on apprend plus d’un feed-back négatif, mais qui force à se remettre en question. Ceci dit, je le fais suffisamment déjà. Voix dans le fond, cœur de Jean et de Fida’a « ARRETE DE REFLECHIR ET VA COURIR ». Bon OK mais j’peux pas m’en empêcher, m’sieur. OK tu me feras 30 pompes claquées pour la peine.
Toujours est-il que je vais courir le marathon torse-nu contre l’avis de Jean qui recommande plusieurs couches au démarrage. Il faut quand même que je fasse le malin et que j’assume quelques unes de mes croyances sinon c’est pas drôle.
Donc pour l’instant j’expectative. Vais je le faire ? ou pas ?
J’ai hâte d’être à demain bien sur ; J’ai été plus rigoureux sur le plan que je n’ai pu l’être lors de courses précédentes. D’un point de vue cardio je suis bien (sortie ce matin sur du plat, vitesse moyenne 10,6 à 119 puls) mais quelques douleurs au niveau de l’articulation de la cheville me laissent un peu anxieux sur ce qui risque de se passer après 30 kilomètres de course. Mais qu’y puis-je ? A part essayer, et éviter de me vouer aux gémonies si au final ça ne se passe pas comme prévu.
Dans les succès que je peux déjà mettre à mon crédit j’aurai réussi à passer deux soirées avec des amis sans boire une goutte d’alcool. Ca a l’air idiot mais … c’est pas évident. Et c’est intéressant, de fait la soirée ne se vit pas de la même façon, même si je n’ai pas pour habitude de m’écrouler sous la table après le fromage. Ayant trouvé l’expérience plus facile que prévu, je sens que ça va rentrer dans mes priorités 2014. Comme pour beaucoup de choses c’est la dimension sociale qui est la plus difficile. Décidément la grégarité est un sacré truc. Mais si la différence est clairement assumée et n’est pas perçue comme une menace ou un jugement par les autres, ce n’est pas si difficile. Mais clairement on ne mange pas de la même manière, et comme là je fais un peu de carbo-loading, j’ai enfournée force pain maison, quelques frites, et de tonnes de fruits.
Paléophil fait du carbo-loading ? Ma femme me regarde ironiquement alors que je suis en train d’ingurgiter quelques cookies industriels cet après-midi, en me baladant dans la région. Oui, j’avoue, je confesse … Suis je comme l’athée convaincu qui, sentant son dernier jour approcher, décide se convertir en se disant que « ça ne mange pas de pain » (pun intended) ? Moi, l’apôtre du bétahydroxibutirate, qui mange des petits beurre LU avant une course ? Effectivement, ce n’est pas glorieux, je l’admets; ça me rassure pour l’instant. Je fais ici la promesse solennelle que l’année prochaine je ferai un marathon en restant en low carb avant et pendant la course (il faudra que je me fasse des gels à l’huile de noix de coco) mais sans objectif de performance.
Unes des bases de l’entrainement et de la vie est de gérer ses priorités. La difficulté est qu’elles peuvent interagir entre elles. Mais tant pis, il faut simplifier le modèle de temps en temps.
En attendant j’ai quand même pu faire quelques photos un peu bêtes pour me destresser.
La nouvelle paire de chaussettes, assorties aux chaussures. On va dire que c’est ce qu’il me reste de superstition, à moins que ce soit mon côté féminin ?
Tant que nous sommes dans l’assortiment de couleurs, mon épouse arborant fièrement mon t shirt du marathon de NY 2012, celui qui n’a pas existé.
Et suite à une ballade sur la côté sauvage près de Royan, je n’ai pas résisté à quelques foulées sur le sable. Torse nu évidemment (7 degrés, vent de 20 km/heure). Mais au moins ma femme a pu faire quelques photos avec la foulée la plus aérienne que me connaisse. OK, c’est pas une référence, mais si ça me rassure, moi, hein ?
Je vais essayer de faire pareil demain. Mais sans le pantalon rouge.
Goude leuque… meilleurs vœux de succès pour ton grappillage de minutes.
ha ha … en fait j’ai du retard … je connais déjà le résultat. C’est comme de voir un match de tennis en différé, mais comme j’ai écrit le post, je voulais quand même le publier. Pure activité littéraire 🙂 Mais merci pour ton commentaire….
Suspens intenable !!!! Alllllléééééééééé….. diiiiiiiiiiiiiiiiiiiis…..
En même temps je me disais bien que c’était bizarre cette histoire, les p’tites courses du genre se font rarement en semaine… mais bon… venant d’un gars qui cultive ses cétones au p’tit Lu, faut s’attendre à tout !
Bon j’ai vu le titre du dernier titre mais je ne l’ai pas encore lu. Le suspense demeure: où sera la faille ? La cheville ? Le plan d’entrainement ? L’énergie ? l’abus de téléZ la veille ?
Joli poser de pied gauche sur la photo. L’extérieur qui roule ensuite sur l’avant-pied, nickel-chrome.
Monsieur est un connaisseur 🙂 Et effectivement à l’arrivée du marathon l’attaque n’est plus la même !