Encore une grosse semaine d’entrainement, sans doute la plus dense de la préparation, sur tous les plans : 12 fois 400 le mercredi, 10 fois 1000 le samedi, et 30 bornes en sortie longue aujourd’hui. Au total plus de 80 kilomètres, ce qui est significatif pour ma frêle carcasse. Aie.
En début de semaine, on se demande si ça va passer, si les douleurs de ci de là vont muter en blessures … et en fin de semaine on se pose dans le canapé du salon – done! Pour autant il ne n’est pas s’agi que d’ enchainer les kilomètres.
Continuant sur ma lancée, si j’ose dire, à propos de la foulée, j’ai continué consciencieusement à lever les genoux et à essayer de griffer le sol.
C’est sur qu’un peu de physique newtonienne de base donne du sens à la « griffe », et ce n’est pas pour rien que les coureurs de courte distance ont des pointes. Si il n’y a pas adhérence, la réaction ne peut pas s’exercer et il n’y a pas de mouvement. Essayez donc de courir sur de la glace !
Je dois être sur quelque chose puisque Jean, dit l’ « avare » (de compliments) m’a redit hier que ma foulée était en train de changer. Même si j’ai l’impression de faire des montées de genoux tout le temps, mais je suppose qu’il faut du temps pour assimiler ce nouveau schéma moteur. En allant au ralenti, en endurance, je peux sentir le mécanisme du tendon (qui se … tend, justement) et la phase de propulsion qui suit ; et noter que je manque de puissance au niveau du mollet droit ; Dès que j’ai fait les courses, je me remets à la corde à sauter. Quand on parle de qualité de pied, c’est finalement le pied et le mollet. Les muscles des cuisses sont tellement puissants que c’est moins important.
La sortie longue de ce matin était intéressante. Un LMVMVMVL de deux heures ½.
Déjà, rien que pour me souvenir de ce qu’il faut faire … j’hésite, et je finis par me le tatouer sur le bras. J’aurais pu faire LM (VM)^3 L, mais l’heure n’est pas aux formes canoniques.
Voulant tester ce que je risque de faire sur le marathon, je prends un café à la graisse de noix de coco avant la course – et des gels à mâcher GU pour me refaire un plein de glucides à mi course.
Ca commence à cailler : 8 degrés, perçu 6, vent de 15 km/h, et 76% d’humidité : ce qui me vaudra une belle averse mais sinon un grand soleil et un ciel complètement « lavé », magnifique, et qui me redonne envie d’acheter une gopro pour faire des photos. J’ai notamment vu une perspective de la Gare de Lyon de l’autre côté de la Seine absolument sublime, qui m’a d’ailleurs valu de passer prés de l’accident, avec un connard dans sa voiture qui a failli me rouler dessus. D’ailleurs quand on court en ville, l’agressivité du comportement automobiliste vous saute au visage. Cette boite en métal a vraiment un effet délétère sur notre psychisme …
L’alternance des allures donne toujours de l’intérêt à la sortie longue. Et quand il faut remettre le couvert pour une dernière phase rapide (qui ne l’est plus tellement vu la fatigue), j’ai mal partout : ce mal d’ « usure », qui fait imaginer que les articulations n’ont plus de cartilages … fantasme évidemment, par contre les douleurs au niveau des muscles glutéaux sont bien réelles et sans doutes liées au changement de foulée. Et restent bien présentes ce soir… Mais j’aurai fait le premier « V » à 13,7 de moyenne et 165 puls, ce qui est une de mes meilleures performances depuis que je mesure ce type d’entrainement. Plutôt rassurant pour le marathon, surtout après m’être tapé 10 fois 1000 hier. Même si à cette allure là sur 42 bornes on termine en 3:04 : encore de la marge de progression pour être sub 3, comme disent les initiés …
Les gels « chomp » de GU sont assez bons, pas trop écoeurants, mais c’est l’enfer pour ouvrir le paquet après une heure de course, ça me prendra bien deux minutes !!! Donc : les sortir du paquet avant la course. Quand à leur effet sur ma performance, je n’en sais rien. J’ai une vague impression de reprise plus facile lors de la deuxième partie rapide, mais ça peut tout aussi bien être du full placebo …
A moment donné je croise une horde de gens sur des Segways.
On dirait des pingouins. Quelle idée, de ne pas vouloir marcher pour visiter une ville ; je suis admiratif de la prouesse technologique de l’objet, mais ça s’arrête là.
Je reviens en passant sur les quais aménagés, « les berges ». Des attractions, des billes de bois pour monter dessus … Là encore, qu’est-ce qu’on nous mâche le travail. Il faut que le bon peuple puisse s’amuser et faire un peu d’exercice, on va leur aménager un truc sympa. Mon kif serait plutôt de détourner le mobilier urbain pour en faire un lieu d’exercice … et quand je m’arrête à une fontaine toute neuve pour boire quelques gorgées d’eau … évidemment ça ne fonctionne pas. Chuis juste totalement dégouté.
Cela me fait penser à un podcast écouté la veille. Pedram Shojai, médecin, réalisateur de films et pratiquant des arts martiaux dit des choses intéressantes (allez voir sur le site well.org). Il a passé du temps dans la savane à vivre avec une tribu. Il explique avec beaucoup de justesse que c’est la perception du danger (en l’occurrence la présence d’un lion près du campement ou la chasse d’un animal pour le manger) qui fait se sentir connecté au présent, concentré, et vivant. Dans ce genre de contexte, l’erreur peut souvent être mortelle, d’où l’importance d’être focalisé.
Nous avons construit des systèmes pour nous protéger de ces dangers et de ces risques : c’est toute l’histoire de la complexification et de la spécialisation de nos sociétés, et de la science et de la technologie.
Le prix que nous payons pour ce confort, réel, est sans doute justement cette absence de «sentiment de connexion au réel », qui fait que tant de nos contemporains sont obèses et déprimés. Et attendent de l’état providence qu’il résolve tous leurs problèmes à leur place. Assurance, pilule magique, caisse de ceci et caisse de cela.
Damned. Suis-je en train de devenir un « libertarian » anarchiste et méprisant mes contemporains ?
Je vous laisse juger … en attendant, je fais attention où je mets les pieds quand je cours, mais j’ai quand même failli me faire écraser aujourd’hui !
je vais passer pour un novice mais tant pis (il faut mieux etre idiot quelques secondes que toute sa vie), ça veut dire quoi LMVMVMVL?
Absolument !!! Ca veut dire Lent Moyen Vite etc. Le principe est de varier les allures lors de la sortie longue. Ils correspondent à 70%, 80% et 90% de la FC max. Du coup ça fait une sortie longue qui parait moins longue et qui en réalité c’est aussi une sortie « au seuil’, et c’est intéressant de voir comme les allures varient en fonction de la FC, et notamment la capacité à redescendre en RC après une phase rapide.
merci pour la reponse rapide, paleophil.On n’avait pas de nouvelles depuis une semaine, je commencais à me poser des questions 😉
J’ai eu un petit coup de mou 🙂
Pas toujours facile de trouver le temps d’écrire, et de trouver des sujets qui peuvent être à la fois intéressant (enfin, de mon point de vue) et personnels. Mais là je suis en train de faire une nouvelle moisson … Merci pour le message.
complètement d’accord pour varier les allures aussi et surtout sur les sorties longues.
Par contre je suis moins violent : long échauffement de 60 à 90 minutes et une accélération progressive de 30 minutes et un cool-down. Sur l’accélération progressive, je monte doucement genre 72 – 75 – 77 – 80 – 82 – 85% c’est VO2OT qui m’a appris la patience et pour moi ça a payé (PUB bis)
tu as utilisé VO2OT et tu as trouvé ça bien ?