J’ai fait un post sur le bouquin de Gary Taubes « why we get fat » il y a quelques mois, que vous pouvez trouver ici. Le livre vient d’être traduit en Français, sous le titre : FAT : pourquoi on grossit, aux éditions Thierry Souccar, qui animent également l’excellent site nutrition.fr.
Ce dossier a été le prétexte à un interview de Taubes dans Zatopek, excellent magazine d’outre quievrain dans le cadre d’un dossier un peu provocateur dans un magazine de course à pied : « les glucides ? boycottez les ! » qui reprend des idées récentes issues du mouvement paléo. Ils citent également Tim Noakes.
Globalement l’article reprend les idées maintenant classiques que les réserves de glycogène sont limitées, lourdes (2 grammes d’eau stockées par gramme de glycogène) et donc offrent peut d’autonomie énergétique, contrairement à la graisse dont les réserves peuvent être … illimitées. Avec un taux de masse grasse de 10% (ce qui est peu), pour un individu de 65 kilos,, ça fait quand même 6,5 kilos. En admettant qu’il ne faille pas descendre au dessous de 5%, ça laisse une réserve mobilisable de 3,25 kilos, soit 29.650 calories, ou autrement dit … une bonne dizaine de marathons. Il y a de la marge, même pour les coureurs d’ultra !
Par contre, la mobilisation du gras comme carburant nécessite une adaptation, surtout si, comme moi, on a passé 10 ans de sa vie à se gaver de pâtes !
Matière à réfléchir …
Il y a aussi un point à prendre en compte, c’est qu’il y a une notion de « débit ». Même si nos réserves de graisses sont très importantes, ce n’est pas pour cela qu’elles sont mobilisables instantanément. Il y a une limite à la quantité de graisse que l’on peut « brûler », par contre, je ne doute pas qu’il y a des bénéfices pour un marathonien à développer cette filiaire.
Oui effectivement. Les lipides produisent plus d’énergie (plus de molécules d’ATP produites par molécule oxydée que le glycogène, de mémoire le rapport est du simple au double) et nécessitent moins d’oxygène. Mais la réaction chimique est plus lente et donc le « débit d’énergie » est inférieur. C’est pour ça que les lipides ne sont pas utiles pour des efforts intenses. Par contre on peut les mobiliser instantanément, en fait on utilise cette filière énergétique toute la journée quand on fait des efforts peu intenses. Et certaines des fibres musculaires ne peuvent pas utiliser cette filière, et ne savent fonctionner qu’avec du glycogène. Mais les graisses sont OK pour des efforts allant jusqu’à 60 – 70% de la VMA, ce qui est un peu en deça de la vitesse marathon. Et cela permet aussi d’épargner les réserves de glycogène.
En effet paleaphilo, les lipides à utiliser à prendre en quantité limitée mais important à l’appoche de l’hiver.Les sportifs de haut niveau doivent bien évidemment en prendre. Il sne sont pas à proscrire. Le rapport glucides/lipides va être beaucoup plus important pour ce type de profil.