Aventures glycémiques

Comme mentionné dans un post précédent, je me suis acheté un glucomètre que j’utilise sans parcimonie. Ca fait un peu plus d’un mois que je me pique régulièrement … qu’est ce que j’ai appris ?  Beaucoup de choses qui ne sont pas forcément ce que j’aurais cru.

Diète

Je me suis mesuré en cours de journée quand je saute le repas de midi, et après des diètes de 24 heures. Ma glycémie ne descend jamais en dessous de 0,8. L’impression de faim ressentie de temps en temps n’est pas corrélée à la glycémie ! Par rapport à tout ce que je peux entendre sur « je vais tomber dans les pommes si je ne mange pas à midi » ou « je vais faire une hypoglycémie » … ça ne m’arrivent pas. J’ai sans doute une bonne adaptation à la consommation de graisses et que aide surement, mais je suis surpris que la glycémie ne descende pas plus. Il ne faut pas perdre de vue que 1 g/litre, ça ne fait jamais que 10 grammes de sucre dans tout le système sanguin ;  en admettant que le cerveau ne fonctionne pas avec les cétones,  il a besoin de 500 calories par 24 heures, ça fait 125 grammes – ce qui doit être le cas. Je n’ai pas encore essayé de faire un jeune de 48 heures pour voir ce qui se passe.

Evidemment ça donne envie de voir quel est mon niveau de cétones, mais je n’ai pas les sticks qui vont bien et ça coute une fortune.

Exercice

Un exercice d’endurance fait à jeun va faire descendre la glycémie de 0,1 ou 0,2, alors que l’endurance est censés consommer plutôt des graisses. Par contre un exercice de résistance (muscu), va la faire monter ! Je parle de petites variations, qui sont toujours autour du seuil fatidique de 1 g/l. Je commence une séance à 0,95, je la finis à 1,20 ! Je suppose que l’effort entraine une sortie du glycogène, qui est consommé pendant l’exercice, et quand l’exercice s’arrête, il y a un moment où la glycémie augmente puisque le sucre en question n’est plus consommé par les muscles.

Réveil

Ma glycémie au réveil est souvent supérieure à 1, ce qui est étrange, puisqu’elle est toujours supérieure à la valeur quand je me couche, et à celle deux heures après. Est-ce que l’habitude de faire du sport le matin a jeun a entrainé une adaptation qui fait que dès que le réveil sonne, hop, je catabolise du glycogène ? Ou est-ce le stress du réveil ? Je n’en sais rien mais c’est quand même étonnant.

Alcool

Je pensais que la consommation d’ alcool ferait monter la glycémie mais avec les doses que je consomme (qui restent raisonnables :-)), ça joue assez peu.  Voire … pas du tout.

Repas

Comme on pourrait l’imaginer, un repas low carb n’influence pas la glycémie. Par contre une orgie de desserts sucrés comme on peut le faire en période de fête l’envoie facilement à 150 ou 200.  Dans mon cas, comme je n’y suis plus tellement adapté, ça met du temps à redescendre. Mais si le repas comprend aussi pas mal de graisses et  de protéines, l’augmentation de la glycémie est plus modérée.

Conclusion provisoire

La régulation marche drôlement bien. Un peu de glucides par ci par là ne changent pas grand chose. Et on se rend vraiment bien compte qu’on n’a pas besoin de manger trois repas par jour. En fait, on n’a pas besoin de manger tant qu’on n’est pas en hypoglycémie, et pour l’instant je n’ai jamais rencontré cette situation. Donc la théorie « low-carb » fonctionne : moins on mange de glucides et moins en en a besoin pour fonctionner. Pour autant il semble clair que pour les efforts violents il faut mobiliser des fibres musculaires qui fonctionnent surtout sur le glycogène, mais dans la vie courante actuelle ça n’arrive … jamais.

A part ça avoir une fenêtre ouverte sur le fonctionnement de l’organisme, c’est fascinant. Quand on pense à la quantité de réactions chimiques qui régulent notre organisme sans qu’on n’en sache rien, et cette merveille d’adaptation qu’est la vie  … ça devrait donner envie d’y faire plus attention. Mais comme la conscience et le désir font partie de l’adaptation, c’est plus facile à écrire qu’à faire – d’autant que tous ces mécanismes se sont construits à l’insu de notre plein gré. On n’a pas du désir sexuel pour faire des enfants, on a du désir parce que c’est ce qui permet de faire des enfants … même si ce n’est pas forcément une bonne idée dans un contexte x ou y. On a envie de sucre et on fait du gras parce que ça nous a permis de survivre dans des conditions où les ressources alimentaires étaient rares et il fallait se jeter dessus quand on en trouvait.

Pour Noël prochain je demanderai au père noël des strips pour mesurer mes cétones 🙂

 

 

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6 commentaires pour Aventures glycémiques

  1. Antoine dit :

    Je ne sais pas pourquoi je n’y ai jamais pensé avant: un glucomètre. Brillant!
    Est-ce que tu t’en sers donc régulièrement pour gérer ton alimentation, notamment pour les séances de sport? Est-ce qu’il y a des sites qui indiquent les « quantités idéales » par rapport à différents contextes?

    En ce qui concerne la montée de la glycémie dûe à l’alcool, est-ce que ça ne dépend pas en fait de ce dernier? Il y a par exemple une bonne quantité de glucose dans une bière, mais si mes souvenirs sont bons il n’y en pas dans le vin. Donc une consommation de vin ne devrait peut-être pas faire augmenter la glycémie.
    Le vin fait bien sûr tjs grossir puisque l’éthanol est mal digéré par notre foie, et 90% de l’éthanol se transforme en graisse.

    • paleophil dit :

      C’est par périodes … j’ai eu l’idée parce que j’ai un beau-père diabétique … et aussi après avoir lu le 4 Hour body de Tim Ferriss. Ca me sert surtout à me rendre compte qu’il y a assez peu de corrélation entre les sensations (faim, faiblesse) et la glycémie. Et que la glycémie reste « élevée » après un effort. Après 24 heures de jeune je peux avoir faim mais quand même une glycémie à 80 … Par contre, après un repas bien glucidique, 160, 180. Ceci étant avoir une glycémie tout le temps basse n’est pas une fin en soi quand on n’est pas diabétique. Le vin ne fait pas monter la glycémie, effectivement, j’ai vérifié 🙂 en fait l’éthanol est utilisé comme carburant prioritaire et c’est du coup le reste des nutriments qui est stocké (ce qui revient au même sur la balance !).
      Ca vaut environ 70 euros avec un pack de 100 bandelettes et 35 euros les 100 bandelettes supplémentaires, donc ça reste abordable. Et ça peut même devenir un truc social lors d’un diner entre amis 🙂

  2. Antoine dit :

    Oui ça reste abordable. C’est peut-être le fait de se piquer qui me rebute un peu peut-être. J’y réfléchirai pour l’avenir.

  3. Marc dit :

    Super intéressant ce feed-back sur tes glycémies.

    2 remarques :
    1) Même après une « orgie » de sucre « rapide », un individu normal ne montera pas sa glycémie à 2g ( et même pas 1.5g sans doute) . S’il le fait c’est qu’il y a un diabète ou que celui-ci s’il n’est pas encore là, il n’est pas loin.
    Juste pour mémoire, le diabète est défini par une glycémie à jeun supérieure à 1.26g ( me demandez pas pourquoi 26 et pas 25 ou 24, c’est une convention)

    2) Un individu normal, non malade, non alcoolisé, ne fait jamais de malaise hypoglycémique. Jamais, contrairement à tout ce que tout le monde dit.
    Pourquoi ?
    Tout simplement parce qu’il a un système de régulation de sa glycémie : glucagon quand il n’y en a pas assez et insuline quand il y en a trop. Ce système qui fonctionne bien maintient la glycémie au delà d’un certain seuil ( 0.75 environ) .
    Donc ne font des hypoglycémies que les diabétiques sous insuline qui en ont pris trop.
    La malaise que l’on qualifie d’hypoglycémique dans le langage courant est en fait un malaise vagal ( qui peut aller jusqu’à la perte de connaissance !!) . Il s’avère que ce malaise vagal s’accompagne de façon quasi systématique d’une glycémie basse ( 0.75). Mais la glycémie basse n’est pas la cause du malaise mais la conséquence de celui-ci.
    Mais comme tout le monde parle de malaise hypo ( consensus) difficile de tordre le cou à cet abus de langage !!!

    • paleophil dit :

      C’est donc le malaise vagal qui génère l’hypo si je comprends bien. J’ai effectivement arrêté de me mesurer tout le temps quand j’ai compris que la régulation marchait super bien (et que les sticks n’avaient pas le niveau de précision que j’aurai voulu, mais qui de toute façon est inutile). Je me suis testé en sortie de jeune de 3 jours et là c’était quand même dans la fourchette (pun involontaire) basse, aux alentours de 0,75. De toute façon avec la néoglucogénèse on peut toujours en fabriquer. Et la régulation est hyperfine, pour en avoir discuté avec des amis diabétiques, très dur d’avoir la même précision avec une piqure d’insuline, même en se connaissant bien.

      • Marc dit :

        Je ne sais pas exactement si le malaise vagal génère l’hypoglycémie, mais ce qui est sur c’est qu’il y a corrélation.
        On oublie trop souvent que corrélation n’est pas causalité.

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