Actuellement au Brésil pendant quelques jours, je baigne dans les paradoxes alimentaires d’une société où l’apparence physique est fondamentale (difficile de se cacher sur la plage avec un maillot de bain qui consiste en deux bouts de ficelles et quelques centimètres carrés de tissu) et la nourriture si calorique (plat national : feijoada, un genre de cassoulet avec des haricots rouges accompagné de riz , saupoudré de farine de manioc et avalé avec force litres de bière) ; on peut comprendre aisément que ce soit le pays recordman du monde de chirurgie esthétique et de tatouages.
Pour autant la nourriture est « light » : au petit déjeuner, fromage fondu light, vache qui rit light, et pain de mie light. Du pain light ? Le concept vaut son pesant de calories, non ? Je regarde l’emballage, qui clame les vertus du produit. Pas de graisses « trans » ni de cholestérol – voilà une sacrée surprise, pour du pain. Des tonnes de fibres. Super. Et en regardant la répartition des nutriments, je trouve cette perle : Energie : 17 grammes (105 calories). Graisses (Gorduras) : 1 gramme.
Le tour de passe passe sémantique est génial. Les glucides ne sont plus des glucides, mais de l’énergie. Ah, l’énergie, c’est bon pour nous. Les graisses … restent des graisses, avec toute la connotation négative qui va avec.
Quand on sait que c’est l’excès de glucides dans notre alimentation qui justement peut nous rendre obèses et diabétiques, et que notre organisme utilise la graisse stockée comme énergie pour toute notre activité non athlétique, le retournement sémantique est très fort.
En fait c’est juste une caricature du discours alimentaire global, basé sur la prémisse que les glucides fournissent l’énergie dont nous avons besoin. Au mieux une demi-vérité (quand on doit fuir un tigre à dents de sabre, certes – pour pousser le caddie à Carrefour Market, pas vraiment), et au pire totalement faux : quand les muscles sont pleins à ras bord de glycogène, ce qui est le cas de la plupart d’entre nous la plupart du temps, les glucides consommés se transforment directement en gras.
Restons optimistes : dans le « Selection du Reader’s Digest » de ce mois il y a un article de Marie Claire qui explique que le sucre, d’un point de vue addictif, est comparable à la cocaïne. A quand une taxe sur le sucre en poudre est les aliments bourrés de sirop de glucose fructose ?
Remarque, moi je vois que l’on progresse dans l’éducation. Tu cites le magazine Marie Claire qu’achetait ma mère quand j’étais jeune ado. Je le lisais et y ai fais à travers sa lecture une partie de mon éducation sexuelle. Aujourd’hui en cado bonux je serais – en plus – informé des méfaits du sucre ! Je te le dis on avance on avance, petitement mais on avance !
Je pensais que le syndrome du « light » était partout, mais c’est vrai qu’au Brésil nous sommes devenus fous avec les produits light. Le gouvernement est en train de passer une loi pour réguler le label »light’: il faudra respecter quelques règles pour l’utiliser.
En France, c’est interdit d’utiliser le mot ‘energie’ à la place de ‘glucide’?
On mange des aliments parfois d’origine douteuse. Mais je ne pourrais pas essayer de vivre sans pain ni fromage. Mais peut-être que je peux essayer de diminuer la consommation.
Moi, j’ai toujours ce problème de « quoi manger » pour bien récupérer.
Çe soir, une heure et demi en salle et pour le diner, une boite de foie de morue avec des amandes émincées et de la ratatouille.
J’éprouve un manque que je n’arrive pas,à gérer.