Allez un petit post vite fait pendant la pause déjeuner. Hier soir je vais voir mon généraliste pour qu’il me fasse un certificat médical, c’est également un coureur, donc nous papotons course, il mate mes five fingers « de ville » avec envie. Je n’ose pas trop le bassiner avec mes histoires low-carb mais je le questionne sur son entrainement, il fait un marathon début Novembre, comme moi. Et il me dit qu’il n’a pas de plan précis (ce que je peux comprendre) et qu’il ne veut pas suivre de plan parce qu' »il ne veut pas se casser ». Donc pas de fractionné, pas de variation de durée de sorties, juste des joggings 5 ou 6 fois par semaine, ce qui fait tout de même une charge d’entrainement qui n’est pas ridicule.
Pourquoi j’en parle ? Parce que je pense que c’est justement en s’entrainant comme ça qu’on prend le risque de se casser. C’est vrai que le fractionné ça fait peur, surtout le rapide, surtout quand on a pas l’habitude. Je me souviens de petits matins brumeux l’an dernier, en essayant de faire des 200 sans être vraiment échauffé (toujours mon problème ; accepter de se trainer à 10 à l’heure pendant 20 minutes avant toute chose …) et hop, un claquage, et une semaine sans courir. Maintenant j’arrive à enchainer les séries de 200 sans problème, avec toujours un petit pincement (vais-je y arriver … est-ce qu’il y a quelque chose qui va casser, justement ? ), mais au delà de l’aspect psychologique (la peur de se blesser, et de pousser son organisme à son potentiel maximum) – beaucoup d’études récentes montrent qu’on s’abime plus en joggant pendant des heures à intensité trop élevée (on ne se rend pas compte, mais courir à 75% de sa FC max, c’est vraiment LENT, donc le joggeur peut sans le savoir courir à 85% de FC max, et là on se blesse) – qu’en faisant un exercice court et très intense sur 8 à 12 répétititons. Court et intense, ça veut dire sprinter pendant quelques secondes (de 10 à 40), récupérer entre autant que le temps d’effort ou la moitié si on est entrainé, et recommencer (après échauffement bien sur). Amener la FC proche de son max plusieurs fois pendant peu de temps déclenche tout un tas de réactions métaboliques, et contribue notamment au renforcement des muscles, des tendons, voire des os, sans parler du système cardio vasculaire !
Tout est une question d’adaptation du corps à l’effort. Et le corps réagit d’autant mieux qu’il est sollicité de manière variée et imprévue, et se mettre « dans le rouge » une fois par semaine est un excellent exercice. Nos ancêtres avaient une dépense énergétique minime la plupart du temps, mais lorsqu’il fallait a)casser la tête au chef de la tribu d’en face qui veut choper toute les femelles de la tribu b)courser une antilope en étant à jeun pour avoir de la bouffe pour la semaine ou c)décamper fissa face à face avec un ours ou un lion des montagnes (dédicace spéciale Gilles M) … C’était intense et de courte durée.
Et en plus : c’est un vrai plaisir de gosse de courir à fond les ballons. Il faut juste le faire en étant à l’écoute de son corps et ne pas croire qu’il a 20 ans quand il en a 50.
Et après ça, zen pour le reste de la journée (normal : on a testé la capacité à échapper aux prédateurs qui nous entourent :-))
Puisqu’on me cite, même très superficiellement, Je me joins activement à la nouvelle communauté des paleo-bifidus actifs de tous les pays. Et, j’ajoute une question dont tu as bien voulu reconnaitre la pertinence, Philippe : Qu’est ce que le corps consomme et qui crée ce sentiment de manque que je redoute à la fin de chaque partie de golf (18 trous, 4h, Entre 8 et 11km en marchant et en portant un équipement d’une dizaine de kg, une concentration aussi soutenue que possible pendant cette période). Et Comment y palier ?
Bravo ! à suivre, évidemment …!
carrément d’accord, courir sans plan c’est la médiocrité assurée
de plus la routine et la monotonie sont vraiment des facteurs connus de blessure